IST : un dépistage au cœur de l’université

Depuis la rentrée, des associations de dépistage vont dans les facultés à la rencontre des étudiants. L’objectif est de faire de la prévention sur les IST, les infections sexuellement transmissibles.

Rédigé le , mis à jour le

Faire de la prévention contre les infections sexuellement transmissibles (IST) auprès des jeunes. Il était temps, car avec la crise sanitaire le nombre de dépistage a drastiquement chuté… les virus, eux, sont pourtant bien là.

Sur les bancs de la fac, des étudiants sont en attente de leur dépistage du VIH.  À Pontoise, Alexandre 19 ans comme d'autres, s'est laissé convaincre par les animateurs de l’association HF Prévention. Avant de se faire tester, il doit d’abord répondre à un questionnaire bien précis.   

"As-tu eu des rapports sexuels avec un homme ou avec une femme ? Ta dernière prise de risque en rapport sexuel non protégé, est-elle supérieure ou inférieure à six mois ?..."

Un test gratuit, anonyme et rapide

Le test est gratuit et anonyme. Dans la tente, l’animateur prélève d’abord quelques gouttes de sang sur le doigt, qui sont ensuite diluées dans une membrane. Un développeur cherche les anticorps et grâce à un éclaircisseur, le résultat apparaît : il est immédiat.  

"Un point, c’est le point de contrôle, qui veut dire que le test a très bien fonctionné et que la personne est séronégative. Un deuxième point, qui est juste ici sous cette illustration, veut dire que le test a très bien fonctionné et que la personne est probablement séropositive au virus du SIDA", explique Thomas Louzani, responsable de la délégation Île-de-France Ouest, HF Prévention.

Bonne nouvelle pour Alexandre, il est séronégatif, c'est un soulagement. 

"Un dispositif comme celui là est vraiment intéressant pour nous, et que ce soit à côté de mon amphi de maths qui va arriver dans quelques minutes, c'est parfait", se réjouit Alexandre.

Rattraper le retard des dépistages

La campagne de test a enfin pu reprendre après des mois d’arrêt dûs à la situation sanitaire. Le dépistage des infections sexuellement transmissibles a chuté de près de 60% pour le VIH lors du premier confinement.

"Le covid, dans la lutte contre SIDA a été absolument dramatique parce qu’il y a eu un arrêt, à un moment donné du dépistage, avec un retard de près de 70% sur l’ensemble de ce qui aurait dû être fait. On le sent bien, c’est déjà trop tard, il y a plus de contaminations aujourd’hui qu’il n’y en avait déjà en 2019," explique  Jérôme André, directeur de l’association HF Prévention.

De janvier à avril 2021, le dépistage du VIH accusait toujours un retard de -11% en moyenne par rapport à la même période en 2020. 

Sensibiliser dès le collège

C'est pourquoi il est important de sensibiliser les jeunes pour le Dr Anne Curan, médecin et directrice du service de santé à l'université CY Cergy Paris : "La population étudiante, c’est à la fois une population qui est en découverte de sa vie affective et sexuelle et qui a une prise de risque. Donc ce serait bien qu’on renforce les dispositifs de prévention avant l’université, dès le collège et au lycée."

HF Prévention agit aussi dans les centres commerciaux et au cœur des cités. En moyenne, l’association dépiste plus de 1% de personnes séropositives chaque année.