Le Nobel de… l'absurde

Pourquoi soupire t-on dans la vie de tous les jours ? Pourquoi les lanceurs de disques sont-ils pris de vertige ? Pourquoi ne peut-on pas réfléchir quand on a envie d'aller aux toilettes ? A questions idiotes, recherches improbables. "D'abord faire rire, puis faire penser", voilà la devise des "IgNobel", la version caricaturée du prix Nobel.

La rédaction d'Allo Docteurs
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- La chronique en vidéo de Gilles Goetghebuer, 28 septembre 2011 -

 

"D'abord faire rire, puis faire penser", voilà la devise des "IgNobel", la version caricaturée du prix Nobel, remis jeudi 29 septembre 2011 aux Etats-Unis, à l'université d'Harvard par des "vrais" lauréats du prix Nobel. Inventés par le magazine scientifico-humoristique Annals of Improbable Research, la 21ème version des "IgNobels" a récompensé des scientifiques aux idées plutôt farfelues.

Coups, blessures plus ou moins graves, discordes, joutes verbales, toutes ces conséquences n'ont qu'une seule et même cause : les voitures mal garées. Nombreux sont les citoyens innocents qui ont été victimes de ce phénomène. Résultat : des populations stressées, en proie à la violence et à l'anarchie. Arturas Zuokas, maire de Vilnius en Lituanie, a trouvé la solution pour punir les malfaiteurs : détruire les voitures mal stationnées en les écrasant avec un tank. Cela vaut bien un Prix "IgNobel" de la Paix.

Dans la catégorie "Biologie", le prix  a été décerné à Darryl Gwynne et David Rentz. Ces entomologistes ont été récompensés pour avoir étudié la reproduction de scarabées sur des canettes de bière. Une expérience qui a permis d'observer que les petites bestioles avaient "des organes génitaux immenses". Sans compter que les scarabées ont fait preuve d'une volonté exemplaire : "Ce qui est triste, c'est qu'ils étaient en train de mourir. Ils ne quittaient pas les bouteilles. Ils en tombaient, épuisés". Telle la grenouille voulant se faire plus grosse que le bœuf, les scarabées ont montré que l'ambition pouvait parfois être mortelle.

La science apporte des réponses à tous nos problèmes, à toutes nos questions. Oui, mais quand il s'agit du prix "IgNobel" de Médecine, l'exception confirme la règle. Ainsi deux équipes de scientifiques ont planché sur un des problèmes de notre existence : une envie pressante d'aller aux toilettes modifie-t-elle notre faculté à prendre des décisions ? Et bien figurez-vous que… ça dépend.

Dormez sans "sushis"

Mais les Prix "IgNobel" se soucient également de notre quotidien et de notre vie pratique. Comment prévenir les sourds et les aveugles en cas d'incendie ? Les alarmes sonores, ou équipées d'un voyant lumineux sont inefficaces, c'est pourquoi une équipe de chercheurs japonais a réussi à mettre au point une alarme incendie… au wasabi. Cette moutarde très forte est aspergée sur un espace de 5m² et peut réveiller les gens en deux minutes trente. L'équipe de l'université de Shiga a été récompensée par le Prix "IgNobel" de Chimie.

Le Prix de Physique a été remis à des chercheurs franco-néerlandais, emmenés par le professeur Philippe Perrin, pour avoir percé le mystère suivant : "Pourquoi les lanceurs de disque sont pris de vertige, et pas les lanceurs de marteau".

Le professeur Karl Halvor Teigen, de l'université d'Oslo, a été récompensé du Prix de Psychologie, pour ses travaux sur le thème "Pourquoi soupire-t-on dans la vie de tous les jours ?"

Le professeur John Perry de l'université de Stanford s'est vu remettre le Prix de Littérature pour sa Théorie de la procrastination structurelle, qui affirme que pour réussir dans la vie, il faut se concentrer sur quelque chose d'important, mais uniquement comme un moyen d'éviter de faire autre chose de plus important encore.

Enfin le Prix de Mathématiques donne une belle leçon de rigueur scientifique, puisqu'il récompense plusieurs universitaires qui ont prédit, chacun leur tour, la fin probable du monde depuis 1954. Le jury les a remerciés "d'avoir appris au monde à faire attention avant d'avancer des hypothèses mathématiques".

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