De plus en plus de dépendants aux drogues illicites dans le monde

Le cannabis est de loin la drogue la plus répandue dans le monde, l'héroïne est celle qui entraîne le plus de morts, et les amphétamines le plus de dépendance, selon une étude publiée dans le journal médical britannique The Lancet.

La rédaction d'Allo Docteurs
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En 2014, l'OFDT recensait 450.000 consommateurs réguliers de cocaïne en France.
En 2014, l'OFDT recensait 450.000 consommateurs réguliers de cocaïne en France.

Cette "première analyse de la prévalence mondiale" pour les quatre grandes catégories de drogues illicites, amphétamines, cannabis, cocaïne et opiacés (héroïne) confirme que la dépendance à l'héroïne a les conséquences les plus lourdes en terme de santé à l'échelle de la planète.

Sur 78.000 décès directement attribuables aux drogues pour l'année 2010, plus de la moitié (55%, soit 43.000) sont liés aux opiacés, selon l'étude.

L'addiction aux drogues injectables comme l'héroïne constitue en outre un facteur d'exposition et d'infection très important aux virus du sida et des hépatites, souligne-t-elle.

"La dépendance aux opiacés et la consommation de drogues injectables représentent un fardeau important à l'échelle globale qui pourrait être évité en multipliant les programmes de distribution d'aiguilles et de seringues, les traitements de substitution aux opiacés et les traitements antirétroviraux", souligne l'équipe australo-américaine qui a conduit la recherche.

Bien que largement plus consommé dans le monde, le cannabis a un impact bien plus faible sur la santé mondiale, notamment parce que l'addiction est plus faible avec 13 millions de personnes dépendantes contre 17,2 millions pour les personnes dépendantes aux amphétamines et 15,5 millions aux opiacés.

Les conséquences sanitaires de la cocaïne restent également limitées à l'échelle globale par rapport à l'héroïne même si l'étude relève des niveaux d'addiction plus élevés pour cette drogue en Amérique du Nord et en Amérique latine.

Globalement les handicaps et maladies causées par les quatre grandes drogues passées en revue, ont progressé de 50% dans le monde entre 1990 et 2010 en raison notamment de la hausse du nombre des usagés.

Mais les conséquences sanitaires de ces drogues restent bien moindres que celles du tabagisme et de l'alcool, souligne l'étude. Ces deux produits sont "ensemble responsables de près de 10% de la mortalité totale" contre 1% pour les drogues.

Toutefois il faut prendre en compte le fait que le nombre de personnes dépendantes aux drogues est bien plus faible que celles dépendantes à l'alcool et au tabac.

"Il est clair que l'utilisation de drogues illicites provoque relativement plus de dommages au niveau individuel", soulignent les chercheurs dans The Lancet.

Cette "analyse de la prévalence mondiale des quatre grandes catégories de drogues illicites" a été conduite dans le cadre du projet Global Burden of Disease Study 2010 sous la direction de la chercheuse australienne Louisa Degenhardt (University of New South Wales).

Etude source : Global burden of disease attributable to illicit drug use and dependence: findings from the Global Burden of Disease Study 2010, The Lancet, Early Online Publication, 29 August 2013, doi:10.1016/S0140-6736(13)61530-5

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