Anti-inflammatoires : comment éviter les complications mortelles

L'agence du médicament rapporte des cas de complications infectieuses graves voire mortelles chez les adultes et enfants ayant pris des anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS). Comment les éviter ? On fait le point.

Mathieu Pourvendier
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L’ibuprofène et le kétoprofène peuvent masquer des symptômes comme la douleur ou la fièvre et entraîner un retard de diagnostic et de prise en charge.
L’ibuprofène et le kétoprofène peuvent masquer des symptômes comme la douleur ou la fièvre et entraîner un retard de diagnostic et de prise en charge.  —  Shutterstock

Attention à l'utilisation des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS). L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte dans un communiqué du 27 avril sur "plusieurs cas de complications infectieuses d’issue parfois fatale chez des adultes et des enfants ayant pris des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)". Ces médicaments peuvent être pris en automédication ou sous prescription. L’agence ajoute que les complications peuvent survenir également en cas de co-prescription d’antibiotique.       

Un risque avec l'ibuprofène et le kétoprofène

"Les AINS, tels que l’ibuprofène, le kétoprofène, sont parmi les médicaments les plus utilisés en automédication comme antalgiques (anti-douleurs) ou antipyrétiques (anti-fièvre) chez les adultes et les enfants" écrit l’ANSM.       

Néanmoins, la vigilance doit être de mise car l’ibuprofène et le kétoprofène peuvent masquer des symptômes comme la douleur ou la fièvre. En conséquence, cela peut conduire à un retard de diagnostic et de prise en charge du patient en cas d'infection. "Cela peut avoir pour conséquence un risque de complications graves de l’infection" précise l’ANSM.

En cas de symptôme de douleur, fièvre, angineinfection dentaire, de rhinopharyngite, d'otite, d'infection pulmonaire, de lésion cutanée, de la varicelle ou de toux, l’agence recommande de prendre du paracétamol plutôt que des anti-inflammatoires.

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Cinq jours de traitement maximum

En parallèle, l’ANSM rappelle les règles à respecter pour un bon usage des AINS :
 - Prescrire et utiliser ces médicaments à faible dose sur une durée la plus courte possible : trois jours en cas de fièvre et cinq jours en cas de douleur
 - Arrêter la prise du traitement à la fin des symptômes
 - Ne pas prendre deux AINS en même temps
 - Eviter les AINS en cas de varicelle
 - Les AINS sont contre-indiqués à partir de six mois de grossesse et une utilisation avec précaution avant cette période.

Autre conseil de l'agence : "si vous êtes actuellement traité au long cours par un anti-inflammatoire non stéroïdien, par exemple pour une pathologie rhumatismale, n’arrêtez pas votre traitement et rapprochez-vous de votre médecin si vous avez des doutes, notamment en cas de fièvre".

Que faire en cas de fièvre de l'enfant ?

De plus, l’agence rappelle aux parents qu'il n'est pas nécessaire d'administrer un médicament contre la fièvre à un enfant dont la température ne dépasse pas 38,5°C.

Dans ce cas, l'ANSM préconise plutôt "des gestes simples" pour soulager l'enfant comme"enlever des épaisseurs de vêtements, sans le déshabiller complètement, l’installer dans une pièce fraîche et aérée (entre 18 et 20°C)" mais aussi lui donner "souvent à boire de l’eau fraîche, même s'il ne vous le demande pas."