La pyélonéphrite : une infection grave du rein

Fièvre élevée, frissons, difficultés à uriner et douleurs très fortes au niveau des reins sont les principaux signes de la pyélonéphrite. Cette infection des reins est parfois si grave qu'elle nécessite une hospitalisation.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Qu'est-ce que la pyélonéphrite ?

Marina Carrère d'Encausse et Fabien Doguet expliquent les causes de la pyélonéphrite
Marina Carrère d'Encausse et Fabien Doguet expliquent les causes de la pyélonéphrite

Fièvre élevée, frissons, difficultés à uriner et douleurs très fortes au niveau des reins... La pyélonéphrite est une infection des reins parfois si grave qu'elle nécessite une hospitalisation.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les reins ne se situent pas en bas du dos mais bien plus haut, sous le diaphragme. Les deux reins servent à filtrer le sang : soit 180 litres par jour en moyenne. Nos urines sont le résultat de cette filtration permanente et vitale. Les urines passent ensuite dans le bassinet, ou pyélon... d'où le terme de pyélonéphrite. Puis, elles passent par les uretères, conduits qui les amènent à la vessie. C'est ensuite l'urètre qui les évacue à l'extérieur.

La pyélonéphrite aiguë est une infection du rein d'origine bactérienne, c'est-à-dire provoquée par un germe. Elle fait souvent suite à une cystite aiguë non traitée par exemple. Le plus souvent, le germe vient de la vessie, la bactérie pathogène remonte dans l'uretère et le bassinet pour arriver dans le rein et l'infecter. La pyélonéphrite peut s'installer en quelques heures, voire en une journée.

Elle se traite par des antibiotiques en comprimés, qui sont actifs sur le germe retrouvé dans les urines. Une hospitalisation est nécessaire dans les formes graves, en cas de terrain à risque (personne âgée diabétique par exemple), d'évolution défavorable en dépit du traitement au bout de 48 à 72 heures, ou en cas d'obstacle à retirer chirurgicalement.

Quand la chirurgie s'impose

Mais d'autres causes que la cystite peuvent expliquer une pyélonéphrite, comme une constipation prolongée, qui favorise le passage des germes dans les voies urinaires, ou encore une malformation ou un calcul, par exemple, au niveau de la jonction entre le pyélon et l'uretère, qui peut s'avérer étroite et empêcher les urines de circuler normalement. On parle alors de pyélonéphrite obstructive.

Une pyélonéphrite est parfois si grave qu'une hospitalisation est nécessaire, elle est d'ailleurs systématique si l'enfant a moins de 3 mois. On donne parfois, en prévention d'une récidive, des antibiotiques ou des antiseptiques, médicaments plus légers contre les infections.

La pyélonéphrite obstructive, elle, peut être très grave et nécessite un drainage des urines en urgence. La rétention d'urine purulente risque de détruire le rein et de provoquer une septicémie, autrement dit une infection généralisée qui peut être mortelle.

Afin d'éviter les récidives, le retrait des calculs est nécessaire. Et lorsque l'obstruction est due à une malformation, il faut la corriger chirurgicalement. Souvent, cette malformation se situe au niveau de la jonction entre le pyélon et l'uretère. L'intervention consiste alors à élargir le pyélon. C'est ce qu'on appelle une pyéloplastie.

Pyélonéphrite : quand l'infection urinaire affecte les reins

Les infections urinaires basses (cystite, urétrite) représentent la majorité des cas. Mais il arrive que les bactéries remontent de la vessie vers les reins et prolifèrent à ce niveau-là. Il s'agit alors d'une pyélonéphrite, une infection urinaire haute, qui peut être très grave.

La pyélonéphrite peut être grave lorsqu'elle est obstructive, c'est-à-dire quand un obstacle comme un calcul est présent sur les voies urinaires du côté de l'infection du rein. Dans ce cas, elle nécessite un drainage des urines en urgence. Les conséquences de cette pyélonéphrite peuvent être dramatiques.

Les mesures préventives sont les mêmes que pour une cystite : boire un litre et demi d'eau par jour, s'essuyer d'avant en arrière après la miction, porter des sous-vêtements en coton, ne pas se retenir quand on a envie d'uriner, traiter la constipation et uriner après chaque rapport sexuel.

La répétition des épisodes de pyélonéphrite nécessite par ailleurs un suivi régulier avec un néphrologue. Fabienne a été victime de trois pyélonéphrites graves. Si les médecins ont pu la soigner grâce aux antibiotiques, elle a rendez-vous tous les ans avec son néphrologue pour une consultation de contrôle.