Serviette, tampon, culotte menstruelle : quelle est la protection hygiénique la plus efficace ?

Pour la première fois, une étude a été réalisée avec du sang permettant ainsi d'évaluer de manière plus précise les niveaux d'absorption des différentes protections hygiéniques.

Muriel Kaiser
Muriel Kaiser
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Des chercheuses américaines ont comparé 21 protections périodiques
Des chercheuses américaines ont comparé 21 protections périodiques  —  Shutterstock

Il aura fallu attendre 2023 pour qu'une étude scientifique utilise du sang pour tester les protections menstruelles ! Jusqu'à présent, les tests étaient réalisés avec de l'eau.

Et la différence est notable : l'ensemble des protections hygiéniques sont moins absorbantes que ce qu'annoncent les marques. L'étude, menée par des chercheuses américaines en obstétrique et gynécologie à l'université de Portland, a été publiée dans la revue BMJ Sexual & Reproductive Health.

Qu'est-ce que le disque menstruel ?

Les chercheuses ont comparé 21 protections périodiques. Résultat : le disque menstruel se hisse en tête des protections les plus efficaces, avec en moyenne 61 mL de sang absorbé. Il s'agit d'une variante de la cup, en plus plat et large. Il peut contenir plus de sang que la cup, qui supporte entre 20 et 50 mL selon les tests réalisés par les scientifiques, tout comme les tampons et les serviettes.

Les culottes de règles, elles, ont absorbé le moins de sang : en moyenne, 2 mL. Ces nouvelles données sont essentielles, selon les autrices de l'étude, pour "aider les médecins à mieux quantifier la perte de sang menstruel et à identifier les personnes susceptibles de bénéficier d'une évaluation supplémentaire".

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Mieux détecter les règles abondantes

Les chercheuses rappellent que "les saignements menstruels abondants touchent jusqu’à un tiers des personnes en période de règles et ont un impact négatif sur la qualité de vie". Grâce à cette étude, elles espèrent aider à mieux diagnostiquer les règles abondantes.

Et pour cause, elles peuvent être le signe d'un dysfonctionnement. Il s'agit le plus souvent d'un trouble hormonal impliquant les oestrogènes. Cela peut aussi être un symptôme d'adénomyose (endométriose limitée à l'utérus), très fréquente chez les femmes de plus de 40 ans. 

Mais les règles abondantes peuvent aussi être d'origine organique : fibrome, polype, muqueuse de l’utérus trop développée (hyperplasique), trouble de la coagulation… La contraception hormonale ou par dispositif intra-utérin (stérilet) au cuivre, peut aussi s'accompagner de règles abondantes. 

Que faire en cas de règles abondantes ?

Les traitements diffèrent en fonction de la cause : un dérèglement hormonal est rectifié par un traitement hormonal (pilule, apport de progestérone avec le nomégestrone, par exemple). Un fibrome, un polype ou d’autres tumeurs bénignes peuvent être traités avec de la chirurgie.

Et pour diminuer l'abondance des règles : les "antifibrinolytiques" sont un recours. Ces médicaments agissent sur la coagulation (tels que l’acide tranexamique ou l'étamsylate). En cas d'échec de ces traitements, l'endométrectomie peut être une solution. La technique consiste à abraser l’endomètre, la muqueuse de l’utérus, et par conséquent diminuer le volume des règles.

Que contiennent les protections hygiéniques ?  —  Le Mag de la Santé - France 5