Quel est l'impact des éoliennes sur notre santé ?

Infrasons, champs éléctromagnétiques... Pour ses pourfendeurs, les éoliennes auraient un impact négatif sur notre santé. Mais ces dangers sont-ils avérés scientifiquement ? 

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

"Les éoliennes, ça empêcherait de dormir", "ça provoquerait des acouphènes", de "l’anxiété, des nausées, de l’irritation, des problèmes d’équilibre, et même des saignements de nez”. C’est ce qu'on entend chez les opposants aux éoliennes, et même, chez certains politiques qui estiment que c'est là une nouvelle plaie d’Égypte imposée par les technocrates de Bruxelles et les bobos du canal Saint-Martin à la verte campagne française. 

Les éoliennes provoqueraient mêmes des mammites (des infections du bout des mamelles) et une dégradation de la qualité du lait chez les vaches. Des infections du bétail qui ont été étudiées en France, mais dont même les éleveurs, finalement, doutent. Bref, les éoliennes sont accusées de tous les maux… 

Impacts des éoliennes sur l'environnement

On a beaucoup incriminé les infrasons qu’elles produiraient. Comme son nom l'indique, un infrason est en-dessous du son, c'est-à-dire que ce n'est pas un son : il ne s'entend pas, il se perçoit. On est quand même en-dessous de 50 Hz et à au moins 500 m de la première habitation, c’est la loi. Justement rétorquent les anti-éoliennes, plus la fréquence est basse, plus la longueur d'onde est… longue, donc plus le son, ou l'infrason, se propage… loin. 

Que disent les publications ?

De nombreux rapports ont été publiés sur la question. Rédigés par l’Anses, le ministère de la santé canadien, l'école de santé publique de l'université de Sidney, le ministère de l'agriculture, l’Académie de Médecine française, entre autres. Tous ont conclu qu’on ne pouvait pas savoir car les infrasons mis en cause par les plaignants, par les "malades", sont très difficiles à mesurer, tant leur fréquence… est basse. 

 

Selon certains spécialistes, le problème se concentrerait au niveau du système cochléovestibulaire. Il s'agit du système qui dit à notre cerveau si on est en train de tomber ou si le sol bouge. C'est le centre de l'équilibre, qui fonctionne un peu comme un pendule suspendu dans un ballon : quand ça bouge, le pendule touche la paroi, et le cerveau est informé. 

Pour d'autres, le problème se situerait au niveau du nerf vestibulocochléaire. On parle d'épaississements de membranes dans la cochlée, de modifications des échanges d’ions dans le nerf, pourquoi pas, mais on n’a rien mesuré. 

On a bien perçu des effets mesurables sur des souris, des hamsters, des rats, mais à des fréquences bien plus importantes que celles mises en cause. C'est normal, puisqu'on ne sait pas mesurer les infrasons ! 

Les champs électromagnétiques sont accusés comme Linky et le Wifi, mais là on est à des fréquences et à des puissances très faibles difficiles à mesurer.

Comment expliquer ces symptômes ressentis ?   

Ces symptômes que les habitants proches des champs d’éoliennes ressentent, trouvent peut-être une réponse en Australie. Là-bas, des études en double-aveugle et une grosse étude bibliographique ont été faites.

Des chercheurs de l'université de Canberra, en Australie, notamment ceux de la Sydney School of Public Health, sous la conduite de Simon Chapman, ont remarqué plusieurs choses : 

  • Ils ont pris deux cohortes, l’une informée qu’il y avait des éoliennes pas loin du labo, l’autre rien du tout. Eh bien la première a déclaré des problèmes de santé, l’autre, aucun !
     
  • Ils ont remarqué aussi que les déclarations de troubles vibro-acoustiques, apparaissent souvent peu de temps après qu’une information négative sur les éoliennes a été diffusée, même au sein de riverains vivant pourtant depuis des années… près d’éoliennes.
     
  • Ces chercheurs ont remarqué qu'aussitôt, ces déclarations se propagent très vite d’un riverain à l’autre (les anglais appellent cela les communicated dieseases = les pathologies transmises).
     
  • Enfin, ce syndrome apparaît statistiquement moins prégnant chez les riverains bien informés des avantages et inconvénients des éoliennes, et chez ceux qui bénéficient d’une réduction de la facture d’électricité parce qu’il y a des éoliennes à côté de chez eux. 

L'effet nocebo

En médecine on appelle cela l’effet nocebo. Les anglais parlent aussi, à propos de ce syndrome éolien, de Mass psychogenic Illness (MPI). 

Quand on croit très fort que les éoliennes sont dangereuses, quand on veut y croire, on se persuade en se pensant malade, ou en reliant son mal-être à l'objet de son courroux. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’effet délétère.

En France, l’Académie de médecine a estimé que 7% des riverains des éoliennes seraient "vraiment" malades. Par exemple, "le caractère intermittent et aléatoire des pales, interdisant toute habituation, peut indubitablement perturber l'état psychologique de ceux qui y sont exposés". Il est vrai que dans la Somme, il en existe de très bruyantes.

La psychologie, la peur et le rejet de l’éolienne rendent plus malades que les éoliennes elles-mêmes. On retrouve un peu la même chose avec le compteur Linky, ou le gluten (en dehors des allergies ou intolérances avérées bien entendu, qui sont largement minoritaires).   

En définitive les éoliennes nous font brasser beaucoup d’air, lequel alimente un vent contraire à la transition écologique. 

Disons-le clairement, l’éolienne est le symbole de cet acte manqué immense qu’est la transition énergétique. Si on la voulait vraiment, on y serait déjà. La preuve, on se sert des désordres - réels ceux-là - que les éoliennes génèrent pour la biodiversité (ça coupe des oiseaux, des chauve-souris), on se sert du bilan carbone désastreux de l'érection des éoliennes (500m3 de béton par mât), de la consommation de sols (1000 m2 par éolienne en comptant tout), pour contester en permanence le moindre projet.  

L'éolienne c'est en fait le totem du changement de société que l'on a du mal à accepter. C'est un peu notre miroir…