Une femme née sans utérus se fait greffer celui de sa mère

Ce 21 octobre, une troisième greffe d’utérus a été réalisée en France, dans un hôpital des Hauts-de-Seine. La patiente, une femme de 30 ans, a reçu l'utérus de sa mère, révèle France Inter.

Alexis Llanos
Rédigé le
80 % des femmes qui ont reçu une greffe d'utérus dans le monde ont eu une grossesse à terme
80 % des femmes qui ont reçu une greffe d'utérus dans le monde ont eu une grossesse à terme  —  Shutterstock

Plus de 100 petites filles naissent chaque année sans utérus en France. Mais de récentes prouesses médicales offrent un espoir pour vaincre cette malformation responsable d'une infertilité. En témoigne une troisième greffe d’utérus, réalisée en France ce 21 octobre, à l’hôpital Foch à Suresnes (Hauts-de-Seine). La patiente et sa mère se sont confiées ce mardi 7 novembre au micro de France Inter.

"Un organe de ma mère en moi"

L’opération a duré 18 heures, rassemblant 20 soignants dans le bloc opératoire. Les médecins ont prélevé l’utérus chez Gaétane, 57 ans, pour le greffer à sa fille Océane, 30 ans. Cette dernière est née sans utérus, à cause du syndrome de Rokitansky (MRKH). Cette maladie touche environ une naissance de bébé fille sur 4 000.

"J’ai quand même un organe de ma mère en moi, ce qui est assez fort comme symbole", confie, très émue, Océane. Et pas n’importe quel organe : c’est dans ce même utérus que la jeune femme a grandi, 30 ans plus tôt. Océane doit à présent attendre six mois avant de pouvoir tenter un transfert d’embryon.

À lire aussi : Xénogreffe : un homme vit désormais avec un coeur de porc

Deux autres greffes réussies

Une centaine d’opérations de ce genre ont été réalisées dans le monde. En France, une première greffe d’utérus avait déjà été réalisée en 2019, puis une deuxième en 2022. De cette dernière opération est justement né un bébé mardi dernier. Sa mère, Anaïs, avait reçu l’utérus de sa soeur.

"Il est clair que cette technique est mieux maîtrisée, plus simple et on espère la faire évoluer vers une technique encore plus simplifiée", explique à France Inter Jean-Marc Ayoubi, le gynécologue obstétricien à l’origine des trois greffes. “Il n’est pas question de donner un faux espoir trop grand à toutes les femmes qui sont nées sans utérus. Et même si ça reste une opération lourde, plus on la pratique et plus on améliore la technique".

Minute Docteur : Peut-on tout greffer ?
Minute Docteur : Peut-on tout greffer ?  —  Le Mag de la Santé - France 5