Un tiers des Franciliens très vulnérable aux canicules

Près de 4 millions de personnes vivant en Île-de-France sont très vulnérables face aux fortes chaleurs. Les plus exposées sont celles qui résident dans un îlot de chaleur urbain et qui ont un faible revenu.

La rédaction d'Allo Docteurs avec AFP
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Plus de six millions de Franciliens, soit la moitié de la région, réside dans un pâté de maison à effet d'îlot de chaleur urbain (ICU).
Plus de six millions de Franciliens, soit la moitié de la région, réside dans un pâté de maison à effet d'îlot de chaleur urbain (ICU).  —  Shutterstock

3,7 millions de personnes. C'est le nombre de Franciliens considérés comme vulnérables à la canicule en raison des zones urbaines où ils habitent et d'autres paramètres sociaux comme leur âge et leurs revenus, selon une étude de l’Institut Paris Région (IPR) communiquée mercredi 19 juillet à l'AFP.

Parmi ces personnes, qui représentent près d'un tiers (31%) des habitants de la région la plus peuplée de France, l’IPR en recense 845 000 "sensibles" en raison de leur âge (moins de cinq ans ou plus de 65 ans).

"Îlot de chaleur urbain"

Plus de six millions de Franciliens, soit la moitié de la région, "réside dans un pâté de maison à effet d'îlot de chaleur urbain (ICU) potentiellement moyen à fort la nuit en période estivale", estime l'IPR qui a compilé des données de 2022, y ajoutant des éléments de pondération de la canicule de 2003.

Plus on va vers le centre de la métropole parisienne, plus cette proportion s'élève : de 21% en grande couronne, à 63% en petite couronne et jusqu'à... 99% à Paris intra muros.

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Âge, revenus, accès au système de santé…

Mais "ce n'est pas 99% de la population parisienne qui est vulnérable, il faut regarder les autres paramètres", explique à l'AFP Erwan Cordeau, spécialiste climat à l'IPR. Pour définir les quartiers les plus exposés, l'auteur de l'étude a donc pris en compte trois critères de vulnérabilité : l'ICU, mais aussi "l'exposition et la sensibilité des biens et des personnes à la chaleur urbaine" (âge, pollution de l'air) et "la difficulté à faire face" (revenus, accès au système de santé et aux espaces verts).

Le nord-est zone la plus exposée

Sur ce dernier critère, la capitale est quasiment exempte de zones rouges, à l'inverse d'un vaste triangle au nord entre Aubervilliers, Saint-Denis et Le Bourget, partie de la Seine-Saint-Denis la plus exposée.

Aussi, et même si l'ouest parisien, plus âgé et parfois moins bien loti en espaces verts, concentre plus d'îlots critiques que le nord-est de la capitale, plus populaire et plus jeune, l'étude ne prend pas en compte "quelle population, majoritairement à bas revenus, reste coincée l'été et ne part pas en vacances", souligne M. Cordeau. "La ville n'a pas la même socio-démographie à ces périodes critiques extrêmes", ajoute-t-il.

L'Ile-de-France est relativement épargnée par l'actuelle vague de chaleur qui sévit en Europe, où le réchauffement est, selon les experts, deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.