Les métiers de gendarme et pompier bientôt ouverts aux séropositifs

Les discriminations à l'embauche des personnes porteuses du VIH pour les métiers de gendarmes et de pompiers militaires s'apprêtent à être supprimées.

Mathieu Pourvendier avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Les personnes séropositives autorisées à travailler dans l'armée
Les personnes séropositives autorisées à travailler dans l'armée  —  Le Mag de la Santé - France 5

Des gendarmes et des sapeurs-pompiers porteurs du VIH, cela pourra être possible prochainement. C'est une annonce faite le 8 mai par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, qui autorise les personnes séropositifs à entrer dans les forces armées. Cette annonce fait suite à une proposition de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer exprimée le 4 mai. Il recommandait de mettre fin à un dispositif discriminatoire à l'embauche excluant les personnes séropositives de la gendarmerie et des corps militaires des sapeurs-pompiers.

Vers une évolution des critères médicaux

"Les critères médicaux d'aptitude à l'intégration au sein de la gendarmerie nationale ou des corps militaires de sapeurs-pompiers (à Paris et Marseille, ndlr) ne permettent pas aujourd'hui aux personnes séropositives d'accéder à ces professions", écrivait mardi 2 mai le ministre de l'Intérieur dans un courrier à M. Lecornu, révélé par le magazine Têtu et consulté par l'AFP. 

"Cet état de fait lié au statut militaire et aux contraintes qu'il impose, semble devoir évoluer", ajoute M. Darmanin.

Le ministre dit souhaiter que le ministère des Armées lance "très rapidement (...) les travaux qui permettront de réaliser ces recrutements à très brève échéance", demandant au ministre des Armées, dont il est proche, un "retour rapide".

Une discrimination déjà levée chez les policiers

Fin novembre 2022, cette discrimination à l'embauche visant les personnes vivant avec le VIH, le virus responsable du sida, avait déjà été levée pour les policiers.

En effet, le gouvernement avait abrogé par décret l'application du "Sigycop", un dispositif d'évaluation de l'aptitude physique utilisé dans plusieurs métiers de la fonction publique.

Appliquée strictement, cette évaluation, basée sur une cotation de 1 à 6, classait comme inaptes les personnes séropositives pour le VIH.      

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Pas de risque de transmission

Jusqu'à présent, le ministère des Armées, dont le service de santé régit le recrutement des gendarmes et des pompiers militaires, s'était toujours refusé à modifier le "Sigycop".     

Lors d'une audience début 2023 devant le Conseil d'Etat, dans le cadre d'un recours déposé fin 2020 par sept organisations LGBT+, les magistrats "laissaient sous-entendre par leurs questions qu'il y avait bien une discrimination", selon leur avocat Me Etienne Deshoulières. Il ajoute "les représentants des ministères l'ont senti, je pense".    

Les dernières études scientifiques ont démontré que les personnes séropositives bénéficiant de traitements antirétroviraux ont une charge virale indétectable et ne transmettent pas le VIH.      

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