PMA pour toutes : une liste d'attente qui s'allonge

Malgré l’élargissement de la PMA à toutes depuis septembre, les femmes concernées risquent de devoir attendre à cause du manque de gamètes.

Alexandra James
Rédigé le

Cela fait trois ans que Mélinda, 33 ans, espère être maman. Elle est célibataire et elle espère avoir accès à la PMA en France. Comme beaucoup de femmes, avec qui elle partage son parcours sur les réseaux sociaux, elle doit s'armer de patience.

"Ce matin, le centre de PMA répond à cette femme que le délai d’attente pour un don est d’environ deux ans. J’ai demandé à avoir un rdv pour des informations et on m’a dit d’appeler dans 4 mois. C’était juste pour des infos, donc pour un rdv... La démarche en France, à mon sens est presque impossible à l’heure actuelle", explique Melinda.  

Délai d'attente d'un an en moyenne

Cette attente est difficile pour cette jeune femme de 33 ans, qui a déjà tenté d’avoir recours à la PMA en Belgique, sans succès.  

"J’ai très peur de cette attente. Parce que déjà j’ai des soucis d’infertilité. Je suis atteinte d’endométriose, j’ai une trompe bouchée. Je ne peux pas tomber enceinte comme ça. Ça ne va pas se faire si facilement et je n’ai pas envie d’attendre", s'inquiète Melinda. 

En France, le délai d’attente pour une PMA est d'un an en moyenne. Depuis son élargissement à toutes les femmes, les demandes s’accumulent. Cet hôpital marseillais en a recensé une centaine en l’espace de trois semaines. 

"On voit que c'était une vraie attente. Depuis fin septembre, on a des femmes qui se présentent. En sachant qu’au niveau des secrétaires, on essaie de réguler et d’organiser la prise en charge des couples de femmes et des femmes célibataires", explique le Pr Blandine Courbière, gynécologue-obstétricienne, médecine de la reproduction à l'hôpital de la Conception.

Pénurie de donneurs de sperme

Face à l’afflux de demandes, les centres manquent parfois de personnel, mais également de donneurs de spermatozoïdes. En 2019, ils étaient 318 donneurs, un chiffre en baisse par rapport à l’année précédente. 

"Il y a des centres qui ont un petit stock d’avance et d’autres avec un volume d'activité moins important qui ne vont pas avoir de réserves", confie le Pr Catherine Guillemain, présidente de la fédération nationale des Cecos.

Avec l’ouverture de la PMA pour toutes, les dons sont urgents. Depuis fin septembre, déjà 3 500 demandes ont été recensées en France.