Désamiantage : attention aux risques !

Entre 60 et 80 kg par Français, c'est la quantité d'amiante présente dans nos maisons et nos bâtiments publics. Ce matériau a largement été utilisé jusqu'en 1997, date de son interdiction en France. Responsable de cancers comme l'asbestose ou le mésothéliome, les règles pour manipuler l'amiante sont aujourd'hui très strictes, notamment pour les agents chargés de l'enlever lors par exemple de travaux de rénovation.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Formation de futurs agents désamianteurs.
Formation de futurs agents désamianteurs.

Ils vont la voir, mais ils vont aussi la manipuler… C'est la raison pour laquelle les couvreurs, les salariés d'entreprise de travaux publics, les futurs désamianteurs suivent une formation. Et pour appréhender les risques de l'amiante, rien de mieux qu'une mise en situation. Le scénario : des déchets amiantés factices sont jetés dans un terrain vague. Et les futurs professionnels doivent les enlever comme si c'était des vrais.

Mais avant de toucher l'amiante, le premier réflexe des stagiaires est de confiner la zone. Ensuite, il passe à la phase la plus importante : se mettre en tenue de sécurité. Des sous-vêtements à la combinaison en passant par le masque et son filtre adapté, tout cet équipement est imposé par la loi pour chaque professionnel en contact avec de l'amiante. Le but est d'obtenir la tenue la plus hermétique possible pour éviter de respirer la moindre particule d'amiante.

L'équipe peut ensuite intervenir sur les plaques d'amiante. Le premier geste consiste à les arroser. C'est seulement après avoir pris toutes ces précautions que les plaques peuvent être déplacées sur une palette. Quant aux petits déchets, ils sont récupérés dans des sacs spéciaux.

Une fois l'exercice terminé, l'équipe peut se décontaminer. Pendant ce temps, les autres stagiaires sont équipés pour entrer sur un chantier intérieur fictif totalement confiné. La mission pour les futurs désamianteurs est d'enlever le plâtre amianté très poussiéreux, présent aujourd'hui dans de nombreux parkings et centres commerciaux. 

Toutes les techniques sont bonnes pour éviter la dispersion de poussières car la réglementation impose une valeur limite d'exposition professionnelle par inhalation, 100 fibres par litre d'air. "On va respirer de l'amiante en travaillant sur l'amiante parce qu'une filtration n'est pas efficace à 100%. Respirer de l'amiante ne fait pas partie du métier mais c'est une contrainte. L'objectif reste d'en respirer le moins possible et maîtriser au maximum son geste professionnel pour ne pas en respirer plus que la loi l'autorise", explique Bertrand Jalenques, formateur risque amiante à l'AFPA.

La dernière étape, et pas des moindres, est la décontamination. Après l'aspirateur, les futurs désamianteurs doivent prendre au minimum deux douches : une avec leur combinaison et une douche d'hygiène. Aucune poussière ne doit sortir.

La formation ne dure que 35 heures. Les futurs désamianteurs apprennent l'essentiel de leur métier sur le terrain avec les risques que cela comporte. Car aujourd'hui, il n'existe toujours pas d'école ou de formation plus adaptée.