Pénurie de médicaments pour les malades de Parkinson : "Jamais de sevrage brutal !"

L'association France Parkinson lance une pétition adressée au gouvernement pour alerter sur la pénurie de médicaments majeurs dans la prise en charge de la maladie de Parkinson.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
"Pénurie de médicaments : les malades de Parkinson en colère", entretien avec Florence Delamoye, directrice générale de l'Association France Parkinson
"Pénurie de médicaments : les malades de Parkinson en colère", entretien avec Florence Delamoye, directrice générale de l'Association France Parkinson

Florence Delamoye, directrice générale de France Parkinson, a répondu aux questions du Magazine de la santé.

  • Pourquoi avez-vous décidé de lancer cette pétition ?

Florence Delamoye : "Trop, c'est trop ! C'est inadmissible que pour une maladie telle que la maladie de Parkinson, des médicaments considérés comme essentiels soient en rupture de stocks régulièrement. Cette rupture est particulièrement importante, elle a été annoncée fin août et le retour à la normale n'est pas prévu avant mars 2019 ! C'est inacceptable. Nous en appelons aux patients, aux proches mais aussi à tous les professionnels concernés."

  • Existe-t-il des médicaments de remplacement au Sinemet, principal médicament en rupture de stock ?

Florence Delamoye : "Il existe des génériques mais comme ils ont été très sollicités à cause de la rupture sur le Sinemet, ils sont en tension d'approvisionnement et ils seront bientôt en rupture. Il peut y avoir un médicament de substitution mais encore faut-il qu'il convienne au patient. Les neurologues peuvent prévoir un plan B pour le patient s'il l'accepte mais l'effet domino risque d'entraîner aussi des tensions sur ce médicament de remplacement."

  • Comment font les patients qui sont privés de leur traitement habituel ?

Florence Delamoye : "Certains, et c'est ce que nous conseillons, se rapprochent de leur neurologue. D'autres peuvent réduire leurs doses et donc être amenés à être plus souffrants et moins mobiles. En tout état de cause, il ne faut jamais avoir un sevrage brutal. Nous demandons aux patients de se rapprocher de leur médecin pour trouver la solution la plus adaptée."

  • L'Agence de sécurité du médicament annonce un arrivage de Sinemet courant novembre, est-ce que cela va suffire ?

Florence Delamoye : "C'est une bonne nouvelle bien sûr car cela devrait alléger cette rupture sur le Sinemet. Mais quid après ? Le retour à la normale est annoncé pour mars 2019... Nous demandons à ce que le laboratoire couvre les besoins dès maintenant. Cette pétition a pour vocation d'inciter tout le monde à faire bouger ce sujet, pour Parkinson mais aussi pour d'autres maladies."