Veganuary : zéro produit d’origine animale dans vos assiettes pendant le mois de janvier !

En Grande-Bretagne, 50.000 personnes se sont déjà inscrites à la campagne Veganuary, qui incite à arrêter la viande, le poisson, les produits laitiers et les œufs pendant un mois.  

Maud Le Rest
Rédigé le , mis à jour le
Objectif de Veganuary : sensibiliser aux causes animale et environnementale
Objectif de Veganuary : sensibiliser aux causes animale et environnementale  —  © arielpayit4ward sur Instagram

Après le Dry January et le Januhairy, voici le nouveau défi venu de Grande-Bretagne, le Veganuary. Le principe est simple : pendant un mois, chacun est encouragé à arrêter tout produit d’origine animale. L’objectif est d’améliorer sa santé à court et long terme, et de sensibiliser aux causes animale et environnementale. La campagne, gérée par une organisation caritative, revendique déjà plus de 50.000 adhérents sur son site Internet. Des personnes séduites par l’argument principal de Veganuary, qui affirme qu’un régime vegan équilibré est particulièrement bienvenu après les excès de fin d’année.

Depuis le début du mois, le hashtag Veganuary fleurit sur les réseaux sociaux. Les internautes partagent, photo à l’appui, leurs recettes vegan et leur ressenti.

Suivre un régime vegan améliore-t-il vraiment la santé ?

"Plus de 75% des personnes qui ont essayé de devenir vegan pendant un mois indiquent avoir une meilleure santé" affirme Clea Grady, la porte-parole de l’organisation, dans un entretien avec la BBC. Le site de Veganuary va même plus loin, et indique que les participants "disent avoir mieux dormi et perdu, en moyenne, 2,7 kg".

Mais les choses ne sont pas aussi simples, d’après le médecin nutritionniste Arnaud Cocaul. Car les personnes qui participent à ce genre de campagnes ont déjà des prédispositions : elles veulent manger mieux, et s’informent en conséquence. Qui plus est, le Veganuary les aide à prendre conscience de certaines carences. "Elles réalisent qu’elles ne mangeaient peut-être pas assez de légumes, par exemple" explique le nutritionniste. Le Dr Cocaul prend également l’exemple du régime végétarien, qui diminuerait le risque de maladies cardio-vasculaires et améliorerait l’espérance de vie, selon plusieurs études. "Là encore, il faut prendre les choses dans leur globalité" alerte-t-il. Les végétariens, comme les vegan, sont en effet plus nombreux à faire attention à leur équilibre alimentaire. "La plupart ont aussi les moyens financiers d’acheter des produits plus sains", poursuit le nutritionniste.

D’où l’importance de relativiser les affirmations de Veganuary. D’autant que le régime vegan n’est pas sans dangers. Comme l’explique le Dr Cocaul, le risque de basculer vers un régime hypoprotidique, qui entraîne une perte de masse musculaire, est réel. "On peut être vegan à condition de rester très vigilant quant à l’apport en protéines. Il faut mélanger les légumineuses et les céréales, prendre de la vitamine B12 et du fer", alerte le Dr Cocaul. Aucun problème à se lancer dans le véganisme donc, tant qu’on respecte un équilibre alimentaire de base et que c’est à long terme. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. "Le problème, c’est que certains deviennent vegan trop brutalement, sans avoir les bonnes informations" déplore le nutritionniste. Qui conclut : "Quelqu’un de vegan, bien sûr, je l’accompagne ! Mais quelqu’un qui décide de se priver pendant un mois pour mieux manger de la viande ensuite, ça n’a pas d’intérêt…"