Un patient meurt pendant une opération, le chirurgien condamné à trois ans de prison

Un chirurgien urologue est condamné à trois ans de prison avec sursis pour le décès d'un patient lors d'une opération de la prostate. Celui-ci serait mort d’un syndrome non détecté par le médecin.

Alexis Llanos avec AFP
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L'urologue est condamné à trois ans de prison avec sursis
L'urologue est condamné à trois ans de prison avec sursis  —  Shutterstock

Le tribunal correctionnel de Bourges a condamné ce mercredi 13 septembre un chirurgien urologue reconnu coupable d'homicide involontaire. Le médecin, âgé de 67 ans, aurait causé la mort d'un patient lors d'une opération de la prostate en 2016. La sentence : trois années de prison avec sursis ainsi que 20 000 euros d'amende et une interdiction définitive d'exercer sa profession de chirurgien.

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Un syndrome non détecté

Le 14 janvier 2016, le patient, âgé de 60 ans et sans antécédent médical, est décédé d'un "TURP syndrome", un syndrome de réabsorption du liquide de rinçage de l'opération (glycocolle), d'après les experts. Selon les différents rapports médicaux, ce syndrome était apparu en raison d'une opération trop longue et d'une hémorragie non maîtrisée par le chirurgien, lors de la résection de la prostate. 

Le syndrome n'avait pas été détecté assez tôt par l'anesthésiste, alors qu'il régnait "un climat délétère" et "apocalyptique" dans le bloc opératoire, selon le parquet. Les témoignages recueillis lors de la procédure avaient décrit le comportement "agité", "hystérique" et "brutal" de l'urologue.

L’anesthésiste également en faute

Co-accusé dans le dossier, l'anesthésiste présent lors de l'opération a de son côté été condamné à deux ans de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende. La justice a estimé qu’il avait commis lui aussi une erreur en procédant à l'endormissement du patient, qui n'avait subi qu'une anesthésie locale au début de l'opération.

Si le tribunal a suivi les réquisitions du parquet pour les deux médecins, il a en revanche relaxé le Centre hospitalier de Bourges, initialement poursuivi pour ne pas avoir fourni le matériel adapté dès le début de l'opération.

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