Mort du petit Émile : quel est le rôle du médecin légiste ?

Des ossements du petit Émile, disparu le 8 juillet 2023, ont été retrouvés. Comment sont-ils analysés par les médecins légistes ? Et quel est le rôle de ces professionnels dans cette enquête ? Reportage.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Disparition d'Émile : le rôle du médecin légiste
Disparition d'Émile : le rôle du médecin légiste  —  Le Mag de la Santé - France 5

Nouveau rebondissement dans l’affaire du petit Émile, ce garçon de deux ans et demi disparu à l'été 2023 à proximité du hameau du Haut-Vernet, une commune située dans le départements des Alpes-de-Haute-Provence.

Les ossements découverts le samedi 30 mars 2024 pourraient apporter de nouveaux indices sur les circonstances de sa mort notamment grâce aux médecins légistes. Mais quel est leur rôle dans les enquêtes ?

"On ne peut pas savoir s'il a été déplacé"

Pour l'heure, les causes de la mort du petit garçon restent inconnues. Le décès pourrait être accidentel ou criminel. L'analyse du crâne retrouvé ce week-end n'a révélé aucun traumatisme survenu avant son décès.

Selon la docteure Caroline Rambaud, médecin légiste spécialiste des autopsies d'enfants, l'enquête peut difficilement avancer uniquement avec le crâne du petit Émile : "on ne peut pas savoir s'il a été déplacé, sauf s'il y a des traces ou des rayures dessus, ou s'il reste dessus des éléments comme de la terre ou des insectes", explique-t-elle. Les médecins légistes collaborent avec des entomologistes, c'est-à-dire des spécialistes des insectes, et des anthropologues, pour analyser les os.

D'autres ossements sont recherchés

Sur place, les enquêteurs recherchent toujours d'autres ossements. "Il faut les examiner, savoir s'il y en a eu qui auraient été cassés, s'il y a eu des lésions traumatiques ou autre", note la Dre Rambaud. "Les difficultés avec un corps d'enfant sont qu'il y a de nombreuses zones encore cartilagineuses, qui résistent moins bien à l'épreuve des éléments et du temps et qui disparaissent donc", précise-t-elle. "Il ne reste vraiment que les zones ossifiées."

À l'institut criminel de la gendarmerie nationale à Pontoise, chaque nouvel indice est étudié. Selon le procureur en charge de l'enquête, entre la chute, l'homicide involontaire ou le meurtre, aucune piste n'est pour le moment privilégiée.