Ukraine : comment ne pas se laisser envahir par l'anxiété liée à l'actualité ?
Face à une actualité particulièrement sombre, il peut être difficile de ne pas se laisser submerger par des pensées anxiogènes. Que faire concrètement pour sortir de cette spirale de l’angoisse ? Une psy nous donne ses conseils !
Radio dans la voiture, journal télévisé à l’heure du dîner, réseaux sociaux avant de vous coucher… Comme une bonne partie du monde, vous avez les yeux rivés sur ce qui se passe en Ukraine. Mais à force d’entendre parler de ce conflit, vous commencez à vous sentir anxieux et impuissant.
Faut-il arrêter de s’informer ? Comment sortir de cette spirale anxiogène ? Élisabeth Grimaud, docteur en psychologie cognitive, délivre quelques conseils à mettre en pratique dans sa vie quotidienne pour réduire l’anxiété liée à l'actualité.
1 - Se détacher de l’actualité
Il ne faut pas arrêter de s’informer, mais plutôt choisir les moments où l’on s'informe. C’est très néfaste de rester devant les chaînes d’informations en continu, car la répétition d’une information va créer un schéma anxiogène dans le cerveau. Donc on s’informe une fois par jour, et pas plus.
2 - Agir, se sentir utile
Il faut rester humble, à notre échelle, nous ne pouvons pas faire grand-chose pour faire cesser ce conflit. Mais nous pouvons aider le peuple ukrainien : acheter des produits de premières nécessités, faire des dons financiers, etc.
La compassion et la solidarité peuvent aussi se traduire par des pensées, ou des prières pour les personnes religieuses. L’idée est vraiment de nourrir le sentiment de compassion, et de balayer celui d’impuissance.
Autre conseil, si vous avez des conflits personnels dans votre vie, pourquoi ne pas essayer de les résoudre ? En temps de guerre, il faut cultiver la paix autour de soi, et cela apaisera aussi certaines de vos angoisses. Vous ne pouvez pas maîtriser l’actualité, mais vous pouvez contrôler certaines choses, à une plus petite échelle.
3 - Relativiser, reconnaître notre chance
C’est certainement le conseil le plus important. L’idée n’est pas de minimiser le conflit, mais de se demander en quoi il affecte nos vies en ce moment. La guerre n’est encore pas visible dans notre vie de tous les jours : il n’y a pas de conflit armé dans notre pays, nous pouvons sortir librement. C’est une chance qu’il faut reconnaître.
4 - Se connecter à la nature
Paradoxalement, la période est propice à la détente et à l'émerveillement. C’est bientôt le printemps, profitez-en pour sortir, regarder la nature autour de vous. Pourquoi ? Parce que quand nous activons nos sens (odorat, ouïe) pour contempler la nature, le cerveau oublie ce qui nous angoisse.
5 - Consulter, en parler
Enfin, si vous sentez que ces conseils ne suffisent pas, n’hésitez pas à en parler autour de vous, et à consulter un professionnel de santé.
