Qu’est-ce que le kava, cette boisson relaxante interdite en France ?

Vantée pour ses effets relaxants, proches de ceux du cannabis, cette alternative sans alcool est de plus en plus en populaire dans les bars américains. Mais la consommation du kava n’est pas sans risque. On vous explique.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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Le kava est interdit en France et dans d'autres pays européens, comme le Royaume-Uni et l'Espagne, depuis 2003
Le kava est interdit en France et dans d'autres pays européens, comme le Royaume-Uni et l'Espagne, depuis 2003  —  Shutterstock

Le "Xanax naturel". Voici le surnom du kava, ou kawa, le nouveau phénomène des bars américains, désireux de satisfaire leurs clients de plus en plus demandeurs d’alternatives sans alcool à l’apéro. 

Mais si le kava prend aujourd’hui une ampleur inédite outre-Atlantique, c’est principalement pour son effet sédatif et apaisant. Car selon plusieurs études, boire du kava permettrait de réduire l’anxiété et de favoriser l’assoupissement de personnes souffrant d’insomnie.

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D'où vient le kava ?

Le kava est élaboré à partir de la racine d’une plante tropicale, appelée Piper methysticum, appréciée dans les îles du Pacifique depuis plusieurs millénaires. Réduite en poudre, elle est ensuite mélangée à de l’eau puis utilisée lors de cérémonies.

Le kava, tout comme l’alcool ou les narcotiques, est un dépresseur, soit une substance qui permet de ralentir l’activité cérébrale et d’offrir à son consommateur un sentiment de calme et de bien-être.

Mais où est le hic de cette boisson en apparence bien sous tout rapport ? En plus de causer des nausées, le kava présenterait également des dangers d’ordre sanitaire, souligne le média américain Insider, qui s’est penché sur les (trop) alléchantes promesses de la boisson millénaire au goût âcre.

Des cas d'hépatites mortelles

Selon la Dre Danielle Belardo, cardiologue à Los Angeles, de nombreux cas graves de lésions du foie peuvent être reliés à une consommation de kava. Depuis des décennies, la "boisson miracle" aurait même causé plusieurs cas d’hépatites à travers les États-Unis, alerte la spécialiste. 

Une mise en garde partagée par l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). En 2003, l’autorité sanitaire française rapportait 68 cas d’atteintes hépatiques liées à la consommation de kava à l’échelle internationale, dont deux décès et six cas nécessitant une transplantation de foie. 

Tolérance zéro pour le kava

Cette même année, plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni et l’Espagne, interdisaient la commercialisation de boissons à base de kava. Une tolérance zéro encore appliquée aujourd'hui. La plateforme Drogues Info Service indique d'ailleurs que "la mise sur le marché, la délivrance et l'utilisation du kawa (piper methysticum) et des produits en contenant sous toutes ses formes (à l'exception des médicaments homéopathiques à des dilutions supérieures à 5CH)" sont interdites sur le territoire français. 

Rien de tel aux États-Unis. Les compléments alimentaires n'y sont pas réglementés avec la même rigueur que les médicaments par la Food and Drug Administration (FDA), l’agence sanitaire américaine. Et la vente de produits à base de kava a explosé pour devenir l'un des phénomènes gustatifs de ces dernières années à New-York notamment.

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