Pourquoi c'est normal que les ados sentent le moisi ou la chèvre

Les adolescents sentent une odeur proche de celle du moisi, du fromage ou de la chèvre et ce serait normal, selon une nouvelle étude allemande. Décryptage.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Nos ados sentent-ils la chèvre ?
Nos ados sentent-ils la chèvre ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Vous ouvrez la porte de la chambre d'un adolescent, et une odeur nauséabonde envahit vos narines… Mais pas de panique ! Il ou elle n’a pas - nécessairement - besoin d’une douche. Cette odeur serait même tout à fait normale, selon une étude publiée ce jeudi 21 mars dans la revue Communications Chemistry par des chercheurs allemands. En effet, ils auraient découvert que les adolescents pouvaient produire naturellement des odeurs très variées.

Un parfum d’acides carboxyliques

Les chercheurs ont posé pendant une nuit un petit bout de tissu sous l'aisselle de plusieurs adolescents et enfants. Au matin, lorsqu’ils ont analysé les échantillons récoltés, ils ont constaté que les participants avaient des odeurs différentes en fonction de leur âge.

Pour la tranche d’âge des 14-18 ans, cette odeur serait due à la présence d'hormones stéroïdiennes, qui favorisent en temps normal le développement des muscles. Mais ces hormones dégagent également une odeur d'urine et surtout d’acides carboxyliques présents dans le sébum. Ces acides peuvent correspondre à des odeurs variées, allant du fruité à terreux, en passant par du moisi, du fromage ou encore une odeur de chèvre.

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Une protection contre la consanguinité ?

Les chercheurs ignorent encore le rôle de cette odeur particulière, notamment comment celle-ci est perçue par les autres individus. Mais l’une des hypothèses majoritaires est qu’il pourrait s’agir d’un mécanisme destiné à éviter la consanguinité.

En effet, d’autres travaux ont montré que de nombreux parents éprouvaient une aversion contre l’odeur corporelle de leurs adolescents, notamment ceux du sexe opposé. Cette forte odeur pourrait alors être un avantage évolutif qui permet d'éviter les contacts entre personnes sexuellement matures et possédant un même patrimoine génétique, afin de limiter les risques de consanguinité.