Autisme : les célébrités se mobilisent pour faire tomber les clichés

VIDEO : à l'occasion de la Journée Mondiale de l'Autisme, une dizaine de comédiens, chanteurs ou encore sportifs se mobilisent, sous la direction de Patrice Leconte, pour faire changer notre regard sur l'autisme. A travers ce film, ils espèrent vaincre les discriminations auxquelles sont souvent confrontés ces enfants lorsqu'ils veulent faire du sport, apprendre la musique ou même aller à l'école…  

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
 Carl et Mathieu Chédid (Source : SOS Autisme)
Carl et Mathieu Chédid (Source : SOS Autisme)

Guillaume Canet, Charles Berling, Marc Lavoine, Calogero, Matthieu Chedid, la danseuse étoile Marie-Claude Pietragalla, les sportifs Henri Leconte, Emmanuel Petit, Frédéric Michalak... Un casting de rêve à l'affiche d'une campagne contre les discriminations envers les enfants autistes. Lancée le 2 avril par l'association SOS autisme elle est diffusée sur plusieurs chaines de télévision et au cinéma, à l'occasion de la Journée Mondiale de l'Autisme.

Les spots de 30 secondes, réalisés par Patrice Leconte, montre chacune des personnalités évoluant dans sa discipline avec un enfant ou un jeune autiste: en studio, sur un terrain de sport, dans une salle de danse ou à l'école où Gérard Klein rejoue "L'instit". Le but : faire que les enfants autistes soient acceptés plus facilement dans les clubs de sport, les écoles ou encore les conservatoires.

 

En finir avec la discrimination liée au handicap

"Malgré la loi sur l'égalité des chances, ils sont 600.000 à être privés de leurs droits à l'éducation, à la culture et au sport", relève la campagne. "Qu'attendons-nous pour changer notre regard sur l'autisme?". Des entretiens avec d'autres personnalités, telles que l'actrice Léa Seydoux ou le généticien Axel Kahn, seront également diffusés sur le web.

Pourtant, "la discrimination liée au handicap est un délit puni de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende", rappelle le ténor du barreau, Eric Dupond-Moretti. "S'il faut faire un procès pour faire bouger les choses, on fera un procès". C'est d'ailleurs chose faite, puisque le jour de lancement de la campagne, dix familles d'enfants autistes ont porté plainte contre l'Etat pour "défaut de prise en charge".

 

Faire tomber les préjugés

Une précédente campagne de SOS Autisme avait montré les difficultés auxquelles sont confrontées les familles pour faire accepter leurs enfants à l'école en milieu ordinaire, dans les clubs de sport, centres de loisirs et conservatoires. "L'école est le bastion que nous voulons atteindre, mais le sport et la musique sont aussi très importants pour ces enfants", qui parfois ne s'expriment pas verbalement et ont besoin de montrer "autrement leurs émotions, leur stress, leurs angoisses", souligne la présidente de l'association, Olivia Cattan. L'un des jeunes autistes apparaissant dans un clip en train de chanter avec Matthieu Chedid, Carl, ne parle pas dans la vie quotidienne.

Cette campagne vise aussi à "mettre fin aux préjugés et clichés" qui entourent l'autisme, en montrant ce handicap "dans toute sa diversité". Olivia Cattan regrette en effet que les représentations données au grand public tournent souvent autour de deux extrêmes, "les cas désespérés ou les surdoués".

 

SOS autisme contre la loi Santé

Dans une lettre ouverte à François Hollande, la présidente de SOS autisme et le secrétaire national, Alexandre Klein, autiste Asperger, expriment par ailleurs leur "consternation" au sujet d'un amendement "inacceptable" au projet de loi santé, rédigé par des députés socialistes. Cet amendement porte sur la mise en place d'un "dispositif permanent d'orientation" au sein des Maison départementales des personnes handicapées (MDPH), à partir des "besoins" de la personne et des "ressources mobilisables".

Dans les faits, selon l'association, il donnerait "les pleins pouvoirs" aux MDPH, qui pourraient décider "unilatéralement" d'envoyer les enfants dans des établissements en Belgique, faute de places en France, dans des hôpitaux de jour ou même des hôpitaux psychiatriques.

"Quand allez-vous regarder enfin les politiques du handicap mises en place par nos voisins italiens, danois, canadiens?", demandent les signataires au chef de l'Etat. Ils estiment que la France, qui "continue à ignorer les recommandations de la Haute Autorité de Santé" sur les méthodes éducatives, a "plus de 40 ans" de retard.