Autisme 2014-2017 : vers une meilleure prise en charge

Marie-Arlette Carlotti, ministre chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion, doit dévoiler officiellement le 3ème plan Autisme (2014-2017), ce jeudi 2 mai 2013.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Dans un entretien exclusif au journal Le Parisien, jeudi 2 mai 2013, Marie-Arlette Carlotti a présenté les mesures phares du 3ème plan Autisme (2014-2017), dévoilé officiellement dans l'après-midi. Le dépistage précoce dès l'âge de 18 mois et une orientation vers des méthodes éducatives et comportementales et non plus psychiatriques sont les plus attendues.

Ce troisième plan signe le début d'une nouvelle ère dans la prise en charge de l'autisme.

Un diagnostic précoce dès 18 mois

Aujourd'hui, le diagnostic de l'autisme est posé en moyenne vers l'âge de 6 ans. Or "on sait que plus il (le dépistage, ndlr) est précoce, meilleure est la prise en charge. Donc à partir du premier trimestre 2015, profitant de la refonte du carnet de santé, nous y inclurons une grille de dépistage des premiers signes, dès l'âge de 18 mois", explique Mme Carlotti.

Pour ce faire, il faut apprendre à repérer les premiers signes de l'autisme, "tous les professionnels de la petite enfance devront être formés", déclarait Martine Pinville, députée de Charente et présidente du Conseil national de l'autisme, dans un entretien au Magazine de la santé, le 2 avril 2013.

Des moments de répit pour les familles

La ministre annonce également la création de 350 places dites "de répit", permettant des placements de courte durée. "Aujourd'hui, il existe 40 places de "répit" pour les familles. Ce sont des structures qui accueillent, pour une courte durée, leur enfant autiste, afin que les parents puissent souffler un peu. Nous en créons 350 en plus", dit-elle.

Des classes de maternelle spécialisées

700 places pour les petits en unité d'enseignement en maternelle sont aussi annoncées, avec la formation de 5.000 professionnels du secteur médico-social aux méthodes éducatives et 1.500 places d'accueil en plus pour les adultes autistes.

Le plan prévoit par ailleurs une plus grande intégration des familles, via des comités d'usagers et la nomination d'un "référent autisme" au sein du comité interministériel du handicap.

Privilégier la méthode éducative et comportementale

La ministre souhaite également à travers ce plan que "la France s'oriente vers une autre méthode dans la prise en charge de l'autisme" et met clairement en cause la méthode psychanalytique qui prévalait jusqu'ici.

"En France depuis quarante ans, l'approche psychanalytique est partout, et aujourd'hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d'autres méthodes pour une raison simple : ce sont celles qui marchent, et qui sont recommandées par la Haute autorité de santé."

"Que les choses soient claires", ajoute-t-elle en forme d'avertissement, "n'auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler".

Florent Chapel, délégué général du Collectif Autisme, s'engage à une "très grande vigilance dans la mise en oeuvre de ces recommandations". Le gouvernement a écouté et compris le message des associations. Le 3e plan Autisme va dans le sens d'une meilleure prise en charge de l'autisme et des troubles envahissants du développement qui touchent 600.000 personnes en France, selon la Haute autorité de santé (HAS), mais les associations espèrent un changement à la hauteur sur le terrain. Florent Chapel n'hésite pas sur ce point à durcir le ton : désormais, "nous sommes armés juridiquement pour attaquer en cas de défaut de prise en charge".

Alors que la France accuse un retard de plusieurs décennies sur la prise en charge de l'autisme, la ministre admet que le 3ème plan s'est fait attendre car "on a voulu jouer la concertation, et il y avait des arbitrages budgétaires à faire".

Le budget de ce plan est de 205,5 millions d'euros en progression de 18 millions d'euros par rapport au précédent plan.

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