Elle pensait avoir le Covid, elle se fait amputer des pieds et des mains

Lucie, une mère de famille de 41 ans, pensait avoir attrapé le Covid. Elle avait en fait contracté une forme sévère de paludisme après un séjour au Gabon, qui lui a couté ses pieds et ses mains.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
Rédigé le
La mère de trois enfants âgés de 5, 13 et 16 ans a lancé une cagnotte pour financer de nouvelles prothèses qui a déjà récolté plus de 125 000 €
La mère de trois enfants âgés de 5, 13 et 16 ans a lancé une cagnotte pour financer de nouvelles prothèses qui a déjà récolté plus de 125 000 €  —  Cotizup

Les symptômes du Covid, mais avec les conséquences dramatiques du paludisme. En février 2023, Lucie, 41 ans, se rend au Gabon, dans la région de la capitale Libreville, pour rencontrer la famille de son compagnon, relate France 3 Pays de la Loire. Après un mois passé sur place sans aucun problème de santé, Lucie retourne en France.

C’est alors qu'elle commence à ressentir des symptômes grippaux. Pour elle, pas de doute : elle a attrapé le Covid. Elle contacte alors le SAMU, sans préciser qu’elle revient tout juste du Gabon, et un médecin lui conseille donc simplement de prendre du paracétamol pour soulager les douleurs.

Deux comas artificiels

Mais son état s’aggrave rapidement : la mère de famille subit deux malaises vagaux. Elle prend alors rendez-vous chez son médecin généraliste qui s’inquiète à son tour lorsqu’il prend sa tension anormalement basse. Il est le premier à évoquer une possible contamination au paludisme pour expliquer son état de santé. Un diagnostic confirmé aux urgences de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) où Lucie est finalement hospitalisée pendant plusieurs semaines. Elle sera plongée deux fois dans le coma artificiel.

À lire aussi : Un homme amputé des mains et des orteils suite à une morsure... de puce

"J'ai eu de la chance"

Face au paludisme qui menace de plus en plus la santé de la quadragénaire, les médecins ne lui laissent que deux options : amputer ses deux mains et ses deux pieds déjà nécrosés par la maladie, ou risquer de développer une septicémie dans un futur proche.

Le jour de son anniversaire, elle passe sur la table d’opération, pour commencer sa 43e année "avec un corps clean", se remémore Lucie à France 3 Pays de la Loire. "Il y a très peu de cas comme celui-là. Je n'ai pas eu de chance", même si dans son malheur, elle estime tout de même avoir "eu de la chance". Celle de ne pas succomber au paludisme. 

"Je ne me suis jamais laissée abattre"

Depuis ses amputations, Lucie vit au rythme des séances de rééducation et de remusculation. Si elle a depuis été équipée de prothèses, cette férue de danse et de piano n’a pas perdu le goût de la vie. "Je ne me suis jamais laissée abattre au point de vouloir abandonner ou de vouloir me terrer chez moi pendant des semaines sous la couette".

Elle a également ouvert une cagnotte en ligne afin de financer les dépenses consécutives à ses opérations et souhaite désormais s’offrir des prothèses de main polydigitales, et des prothèses de chevilles "offrant plus d'amorti et plus de rotation pour la danse". 

Le choix de l'amputation  —  Le Mag de la Santé - France 5