"Vivere" : un témoignage poignant sur la maladie d’Alzheimer

Pendant huit ans, Judith Abitbol a filmé dans un petit village italien, Ede Bartolozzi, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Sa fille Paola l’accompagnera jusqu’au bout. La réalisatrice signe dans "Vivere" un portrait d'une tendresse absolue sur l'amour filial.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Paola et Ede, photographie issue du documentaire "Vivere"
Paola et Ede, photographie issue du documentaire "Vivere"

Judith Abitbol, a filmé les huit dernières années de la vie d’Ede, qui petit à petit perd ses repères. La caméra se concentre sur le village de l'octogénaire, où elle a vécu toute sa vie, à Modigliana, en Emilie-Romagne, au nord de l’Italie.

Paola vient régulièrement voir sa mère en Italie mais elle ne reste jamais très longtemps. Elle semble très occupée par ses activités professionnelles entre Paris et Los Angeles. Pourtant les deux femmes s’aiment d’un amour incommensurable. C’est ce lien filial si particulier que la réalisatrice filme avec brio. Elle s’attarde sur les étreintes et les regards complices de la mère et la fille sans jamais tomber dans l’obscénité.

VIVERE film annonce officiel / Norte distribution / sortie nationale 18 janvier 2017 from Judith Abitbol on Vimeo.

"L’obscénité pour moi se tient dans l’ignorance ou l’inconscience. Quand je filmais Ede, je me tenais à une distance qui s’était installée naturellement entre nous, celle d’une affection immense et respectueuse. Sauf dans les plans où on la voit s’approcher de moi  pour me parler ou m’embrasser, ne tenant aucun compte de ma caméra. Je ne la filmais pas à moins de deux mètres", explique la réalisatrice Judith Abitbol.

Encore très indépendante au début du documentaire, Ede devra abandonner sa voiture car elle a peur de faire un autre malaise au volant. La maladie dessine sur son corps et dans sa tête des marques indélébiles. Sa mémoire s'écorche, elle ne retrouve plus ses mots et elle ne veut se nourrir qu'avec des choses sucrées. Au fils des années, ses douleurs à la tête se font de plus en plus intenses, et la dégénérescence gagne du terrain. La vieille dame se verra contrainte d’aller en maison de retraite où elle garde pourtant le sourire et la joie de vivre. Les séjours de Paola chez sa mère deviennent plus longs et plus fréquents. La petite voyageuse, comme Ede l’appelle avec beaucoup de tendresse, restera son repère immuable.