Arrêt du tabac : les kinés aussi peuvent vous aider !

Depuis 2016, la loi autorise les kinésithérapeutes à prescrire des substituts nicotiniques. Mais ce n'est pas la seule manière pour les kinés de devenir votre meilleur allié vers le sevrage tabagique. Reportage.

Sibylle de Barthez
Rédigé le
Les kinés, des alliés dans l'arrêt du tabac
Les kinés, des alliés dans l'arrêt du tabac  —  Le Mag de la Santé - France 5

Laurent est kinésithérapeute mais sa patiente, Juline n’a pas de problème de dos, ni de genoux. Ce qu’elle souhaite, c'est arrêter de fumer"Ça fait 17 ans aujourd'hui que je fume. J'ai essayé trois fois d'arrêter de fumer dans ces trois dernières années, plutôt toute seule, mais ce n'était pas concluant", explique Juline Joly, 34 ans.

Elle a besoin d’aide, alors depuis quatre mois, elle se rend dans ce cabinet de kinésithérapie pas comme les autres.

L’exercice physique facilite l’arrêt du tabac

Laurent Jubert est kiné mais il a aussi passé un diplôme de tabacologie. Après quatre séances de consultation, il demande aujourd’hui à sa patiente de monter sur le vélo. Pour lui, l’exercice physique facilite l’arrêt du tabac.

"Il y a une production d’endorphines, il va y avoir une amélioration de la fréquence cardiaque, une baisse de la tension artérielle. Le but est de retrouver son corps qu'on a un peu abandonné en fumant et des capacités de passer ses envies de fumer", commente le kinésithérapeute-tabacologue.

Juline n'a toujours pas arrêté de fumer. Mais cette première séance de sport semble déjà porter ses fruits. Elle n'a pas envie de fumer et elle espère espacer ces tentations grâce à ces séances.

"Cela s’appelle du discours de changement. Vous êtes en train de vous entendre dire tout le positif de l'arrêt et du coup vous y croyez. C'est très bon, c'est l'objectif de la séance", la félicite Laurent Jubert.

Rééducation respiratoire pour les patients BPCO

Laurent est spécialisé en kinésithérapie respiratoire. Il reçoit Nathalie trois fois par semaine. Elle est atteinte d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie inflammatoire souvent provoquée par le tabac.

"Je commençais à être vraiment handicapée au niveau de l'essoufflement. La rééducation respiratoire m'a vraiment parlé. Si je ne le fais pas, je me condamne à une vieillesse décrépite. Donc ça devrait être une motivation très suffisante", explique Nathalie Cholodenko, 70 ans.

La rééducation respiratoire est un premier pas, mais Nathalie doit absolument arrêter de fumer. Pour ça, Laurent lui prescrit aussi des substituts nicotiniques.

Les nouveaux prescripteurs de substituts

Tous les kinésithérapeutes ne sont pas tabacologues, mais tous peuvent prescrire des traitements de substitution, depuis une loi de 2016. Il peut s'agir de patchs, mais aussi de gommes à mâcher, de comprimés à sucer, de pastilles ou d'un spray buccal.

Depuis cette loi, les médecins du travail, les chirurgiens-dentistes et les infirmiers peuvent aussi prescrire des substituts nicotiniques, remboursés à 65% par la Sécurité sociale.