Mal de dos : faut-il aller voir un kiné ou un ostéo ?

Consulter un ostéopathe est un réflexe pour de nombreuses personnes qui souffrent d'un mal de dos. Est-ce une bonne idée ? Faut-il plutôt consulter un kiné ou son médecin traitant ? On démêle le vrai du faux.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Kiné, ostéo : qui appeler quand on a mal au dos ?
Kiné, ostéo : qui appeler quand on a mal au dos ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

"J'ai mal au dos, il faut que j'aille chez l'ostéo pour qu'il me débloque" est peut-être une phrase que vous avez déjà prononcée. Mais est-ce toujours utile de consulter un ostéopathe ou un kinésithérapeute en cas de douleur au dos ?

Un traitement de fond chez le kiné

"Je suis personnellement plus en faveur du kiné, parce que le kiné va proposer un traitement de fond", tranche d'emblée le Dr Patrick Sichère, rhumatologue.

Pour éviter une récidive du mal de dos, le kinésithérapeute va en effet "s'adapter et donner des conseils d'exercices" détaille-t-il. À l'inverse, une consultation chez l'ostéopathe est ponctuelle, ajoute le Pr Sichère.

Pas de diagnostic chez un ostéo

Mais au-delà de cette différence, l'ostéopathie fonctionne-t-elle vraiment ? "Déjà, quand on va voir un ostéo, ça veut dire qu'on fait soi-même son diagnostic", note le rhumatologue, car l'ostéopathe n'est pas un médecin ni un professionnel de santé. "Il ne sait pas forcément pourquoi vous avez mal au dos", ajoute-t-il.

La consultation ostéo peut donc "avoir un effet ponctuel chez quelqu'un qui sait que son mal de dos est mécanique". Mais "si malgré l'ostéopathe, les douleurs continuent, il faut consulter pour savoir pourquoi on a mal", insiste le Pr Sichère.

L'efficacité de l'ostéopathie "au mieux modeste"

L'ostéopathie reste un domaine décrié dans le domaine médical, par les médecins, les kinésithérapeutes et les sociétés savantes. "En France, la formation des ostéopathes est encadrée par des textes de loi, mais reste très hétérogène, fonction des nombreuses écoles qui l’enseignent, fonction également du cursus initial des étudiants qui s’y forment", déplorait déjà en 2012 l'Institut national de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) dans un rapport publié sur cette méthode.

Il déplorait alors des études "trop rares" et/ou possédant "des limites méthodologiques trop importantes pour que des conclusions fiables puissent être proposées" et concluait : "dans tous les cas l’efficacité de l’ostéopathie apparaît au mieux modeste".

Le bon réflexe : consulter un médecin

À ce jour, le ministère en charge de la Santé rappelle qu'il existe "des risques d’évolution défavorable d’une pathologie ou d’aggravation de lésions ostéo-articulaires préexistantes si l’ostéopathie remplace un traitement dont l’efficacité est prouvée". En cas de douleur, le ministère recommande donc de "consulter un médecin avant de s’engager dans une prise en charge ostéopathique afin d’éliminer une pathologie qui relèverait d’un traitement autre que l’ostéopathie".

Il rappelle enfin qu'une douleur peut "être le symptôme d’une pathologie nécessitant un traitement conventionnel (par exemple : sciatique, ostéoporose, lésions cancéreuses)".