Sexe et sport : des galipettes avant la compet' ?

Ronaldo considérait en 2010 qu'il s'agissait de la clef de la réussite, "à condition d'être passif et de jouir du moment présent". Miguel Herrera, l'actuel coach de l'équipe du Mexique, encourage à l'inverse vivement ses joueurs à l'abstinence "qui n'a jamais tué personne"... Faire ceinture réduit-il les performances du sportif mâle, ou au contraire, les améliore-t-il ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Sexe et sport : des galipettes avant la compét' ? (© filipefrazao - Fotolia)
Sexe et sport : des galipettes avant la compét' ? (© filipefrazao - Fotolia)

"Recrutons sportifs pour expérience scientifique : la moitié des candidats devront obligatoirement faire l'amour, les autres faire ceinture." Les participants aux quelques études sur l'épineux problème du lien entre sexualité et performance sportive ont-ils été recrutés par semblable petite annonce ?

A en croire quelques anciens comptes-rendus de recherche, les cobayes sont parfois laissés dans l'ignorance des tenants et des aboutissants des expériences, pour ne pas trop influer les résultats...

Si les travaux scientifiques sur cette question sont peu nombreux, et menés sur peu de volontaires, ils convergent tous sur un point : le fait de faire l'amour la veille d'une compétition ne diminue en rien l'énergie déployée par le sportif dans l'épreuve.

Il faut dire que le "sport en chambre" n'est pas un gros poste de dépense calorique : environ 3,5 kCal par minute d'exercice ! Seulement trois fois plus que lorsque l'on reste à ne rien faire.

Pas d'effet sur la performance

"L'activité sexuelle n'a pas d'influence négative sur l'énergie maximale déployée par les athlètes, ni sur leur concentration mentale", soulignent les auteurs d'une petite étude réalisée en 2000 par une équipe suisse sur une quinzaine de volontaires. "La mesure du rythme cardiaque cinq minutes après l'effort, après les tests, suggère toutefois que la capacité de récupération des athlètes peut être affectée s'ils ont une relation sexuelle deux heures avant la compétition."

Quelques années auparavant, des chercheurs du Minesotta ayant enrôlé onze heureux participants arrivaient à des conclusions similaires : "les résultats des tests montrent que la puissance respiratoire, l'oxymétrie… ne sont pas différents [que les participants aient eut ou non une relation sexuelle juste avant]." Selon eux, au vu de ces données, "il semble justifié de rejeter l'idée selon laquelle les relations sexuelles font décroître le niveau maximal de la performance sportive".

Avoir l'esprit libre

En 2000, dans un éditorial du Clinical Journal of Sport Medicine, deux médecins canadiens rappelaient les mots du coach de baseball Casey Stengel : "ce n'est pas le sexe qui mets les gars sur les genoux, c'est de passer la nuit à draguer pour chercher à conclure" !

Les auteurs de l'article approfondissaient cette réflexion : "si les athlètes sont trop anxieux et agités la nuit avant un événement, alors le sexe peut être une distraction, un moyen de se détendre. S'ils sont déjà détendus ou peu portés sur la chose, ce qu'il leur faut est plus certainement une bonne nuit de sommeil."

De leur point de vue, tout est une question de goût personnel... et de routine. "La nuit précédent une compétition importante n'est pas le bon moment pour changer drastiquement ses habitudes ! "

L'important, en somme, est d'être bien dans sa peau et libéré dans sa tête !

"Mais il est important de prendre en compte l'important effet des croyances sur la performance sportive", soulignent les deux médecins, "et si un athlète croit que faire l'amour va réduire cette performance, il y a de fortes chances que cela [devienne vrai pour lui] !"

Sources :
- Effect of sexual activity on cycle ergometer stress test parameters, on plasmatic testosterone levels and on concentration capacity. A study in high-level male athletes performed in the laboratory. J. Szatjzel et coll. J. Sports Med. Phys. Fitness Sept. 2000
- Effects of sexual intercourse on maximal aerobic power, oxygen pulse, and double product in male sedentary subjects. T. Boone, S. Gilmore. J Sports Med Phys Fitness. Sept 1995.
- Does Sex the Night Before Competition Decrease Performance ? S. McGlone, I. Shrier. Clinical Journal of Sport Medicine, oct. 2000

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