Jardiner c'est bon pour la santé

Enfermés dans les hôpitaux toute la journée, les patients atteints de troubles psychiques restent souvent confinés. En Ecosse, comme en France, des associations se battent pour promouvoir la "thérapie du jardinage". Un moyen de redonner un peu de liberté à ceux qui n'en ont plus, de leur offrir un bout de jardin pour les aider à supporter des soins souvent lourds.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

"Jardin thérapeutique" - Reportage du 30 septembre 2009

Si l'époque des camisoles dans les hôpitaux psychiatriques est révolue, les nouvelles méthodes ne sont pas forcément plus douces : menottes, barrières, et surtout médicaments, sont les nouveaux gardes-fous. Et pourtant, de plus en plus d'experts recommandent aux médecins de laisser les patients sortir durant la journée. Le jardinage, par exemple, est une des activités les plus intéressantes : les malades sont en contact avec la nature, ce qui les rend plus heureux, et leur permet de s'éloigner du quotidien de l'hôpital.

Donald Stewart a 79 ans, il est atteint de la maladie d'Alzheimer. Pendant plus d'un an, il a travaillé en tant que jardinier. Alors que sa mémoire se dégrade de jour en jour, ses activités dans le jardin de l'hôpital lui permettent non seulement de se dépenser, mais également de faire travailler sa mémoire. Annie Pollock, paysagiste au Centre de développement des services de démence à la Stirling University, espère même que les souvenirs de Mr Stewart concernant ses activités de jardinier seront ravivés grâce au jardinage, et à toutes ses autres occupations, comme la peinture.

Selon Ms Pollock, lorsque les patients sont enfermés 24h sur 24, "ils sont malheureux (…) ils ne dorment pas la nuit (…) et ils coûtent beaucoup plus cher au système de santé." Ces activités ont des vertus thérapeutiques non-négligeables, puisque, toujours selon Annie Pollock, "les capacités cérébrales des patients déclinent plus lentement."

Cependant, la "thérapie du jardinage" n'exclue pas la prise de médicaments. Fiona Thackeray, de l'association Trellis (pour la promotion de la "thérapie du jardinage") précise : "Le jardinage ne va pas guérir les patients (…), mais il peut apporter un plus très important, ou devenir une thérapie complémentaire". "C'est une bonne activité physique, qui permet de garder la forme. La plupart des gens se détendent grâce au jardinage, c'est un bon anti-stress", ajoute t-elle.

En outre, gâce au jardinage, ou à toute autre activité extérieure, le niveau de vitamine D des patients augmente. Or, des études tendent à prouver qu'un faible taux de vitamine D, chez les personnes de plus de 65 ans, accentue les risques de démence. Dans une étude publié en février 2009 dans le journal britannique The Journal of Geriatric Psychology and Neurology, qui portait sur une population de 1766 personnes âgées de plus de 65 ans, 12 % de cette population présentait des signes de troubles de la mémoire associés à des taux de vitamine D sanguin très bas.

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