Des prothèses moins chères pour les faibles revenus ?

Dentistes et Sécurité sociale pourraient proposer des prothèses à bas prix pour les personnes à faibles revenus. Un accord de principe est en voie de négociation, mais l'issue risque d'être compromise.

Setti Dali
Rédigé le
Des prothèses moins chères pour les faibles revenus ?

Des prothèses accessibles pour les personnes précaires ? L'idée fait son chemin. Syndicats de dentistes et Assurance-maladie se sont entendus sur un accord de principe : les dentistes s'engagent à plafonner leurs honoraires pour les revenus modestes. En contrepartie, ces professionnels verraient certains actes de soins revalorisés.

Des prix en augmentation

L'enjeu principal de ces négociations était de parvenir à un plafonnement des tarifs des prothèses et de l'orthodontie pour les 3,5 millions de personnes éligibles à l'Aide complémentaire santé (ACS), ces Français qui ont de faibles revenus, mais trop élevés pour avoir accès à la couverture maladie universelle (CMU).

Les prix en orthodontie sont parfois très élevés. D'une part, parce que les honoraires en la matière sont libres. D'autre part, parce que les dentistes ont augmenté fortement leurs tarifs, pour compenser "leur manque à gagner".

"Nous travaillons à perte', explique le Dr Jean-François Chabenat, président de la Fédération des Syndicats Dentaires Libéraux (FSDL). 'Les coûts engendrés par les soins dentaires sont supérieurs aux honoraires demandés aux patients".

En effet, les tarifs de ces soins, appelés conservateurs, et qui désignent essentiellement les soins de plombage, dévitalisation, détartrage… n'ont pas été revalorisés depuis 2002. Or, "nous sommes le pays le moins cher d'Europe. Si revalorisation il devait y avoir, elle devrait être multipliée par 2 ou par 3, tant nous sommes en retard", se défend la FSDL.

Résultat, pour compenser ces charges trop coûteuses, les dentistes se rattrapent sur les prothèses et l'orthodontie.

Des prothèses compromises

Mais l'accord de principe prévoit certes un plafonnement des prix des prothèses, mais sans la participation des complémentaires. Ce qui compromet l'application d'une telle mesure. "Ce dispositif ne sera efficace que si les contrats des complémentaires santé couvrent mieux ces soins", a expliqué le directeur général de l'Assurance-maladie, Frederic Van Roekeghem.

Or, l'Unocam, l'Union des complémentaires, a annoncé qu'elle refusait de s'y engager, souhaitant attendre des discussions avec le ministère de la Santé sur la labellisation des contrats ACS.

Rien avant fin 2012

Au regard des élections présidentielles à venir, les négociations risquent d'être suspendues jusqu'à nouvel ordre. Elles reprendront certainement avec le gouvernement nouvellement élu. L'accord est soumis à la signature des différentes parties, qu'il faudra ensuite soumettre aux adhérents.

Outre le protocole sur les prothèses, l'accord de principe prévoit également un projet d'avenant. Il y est question d'une consultation dentaire qui serait désormais remboursée sur une base de 23 euros, (contre 21 euros aujourd'hui). Un examen de prévention pour les femmes enceintes, à partir du 4ème mois de grossesse. Et la revalorisation de l'acte de prévention à 30 euros.

Le projet prévoit aussi une aide à l'installation de 15 000 euros pour les dentistes qui accepteraient de s'installer dans des zones désertées, qui manquent de spécialistes, pour une durée minimale de 5 ans.

D'après AFP

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