Contraception : la pilule recule

La pilule contraceptive est-elle victime de la crise ? C'est en tout cas une des pistes avancées pour expliquer la baisse de son utilisation chez les jeunes femmes. Une vaste enquête, publiée le 12 septembre 2012, dresse un état des lieux des pratiques contraceptives en France.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Menée conjointement par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l'Institut national d'études démographiques (Ined), l'enquête "Fecond" montre que la pilule reste la méthode contraceptive préférée des femmes. Mais son utilisation varie beaucoup avec l'âge et le niveau socio-économique.

La pilule reste la principale méthode de contraception en France, mais son usage a légèrement diminué (- 4,6 %) depuis les années 2000. Une femme de 15-49 ans sur deux l'utilisait en 2010.

Cette baisse est dans l'ensemble compensée par l'adoption des nouvelles méthodes hormonales (implant, patch contraceptif et anneau vaginal), sauf chez les 20-24 ans et notamment les moins diplômées d'entre elles, soulignent les responsables scientifiques de l'enquête, Nathalie Bajos (Inserm) et Caroline Moreau (Ined). Ces méthodes, diffusées au cours de la dernière décennie, sont utilisées par 4 % des femmes en 2010. Parmi elles, l'implant est la méthode la plus utilisée (2,6 % des femmes de 15-49 ans), devant l'anneau vaginal (1,0 %) et le patch contraceptif (0,4 %).

Pour les autres méthodes de contraception, pas de changement de tendances : le recours au stérilet continue à diminuer légèrement tandis que l'utilisation du préservatif comme contraceptif progresse encore.

Alors que la Haute autorité de santé (HAS) a précisé en 2004 que le stérilet pouvait être utilisé à tous les âges, que la femme ait eu ou non des enfants, il n'est utilisé que par 1,3 % des femmes nullipare de 15 à 49 ans.

En baisse régulière depuis les années 1970, la technique du "retrait" ou la méthode des températures sont stables depuis 2000 et concernent aujourd'hui 6,2 % des femmes.

La stérilisation contraceptive, légalisée en 2001, reste l'apanage d'une minorité de femmes (3,9 %) et de leurs partenaires masculins (0,3 %).

Environ 3 % des femmes n'utilisent pas de contraception du tout alors qu'elles ne souhaitents pas être enceintes.

Enfin, la contraception d'urgence reste peu évoquée dans les consultations médicales.

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