Accident Ischémique Transitoire (AIT) : comment le reconnaître pour éviter l'AVC

Les Accidents Ischémiques Transitoires (AIT) sont des signes précurseurs d'un AVC. Les reconnaître et les prendre en charge permet de diminuer le risque de récidive et de survenue d'un AVC. Reportage.

Céline Bittner
Rédigé le
Un service spécialisé pour prévenir les AVC
Un service spécialisé pour prévenir les AVC  —  Le Mag de la Santé - France 5

Les symptômes n’ont duré que quelques minutes, mais ils ont inquiété Marie-Laure. 48 heures après un trouble de la vision, cette femme de 66 ans vient en urgence consulter le service spécialisé de l’hôpital Pitié-Salpétrière, à Paris.

"Je marche 500 mètres et puis je me rends compte qu’il y a des choses que je ne vois pas complètement, comme un flou. Je regarde les numéros de rue, je vois que sur le 34, je ne voyais pas la moitié gauche du 3. Ça a été soudain et ça a duré 30 minutes", raconte Marie-Laure.

Des signes annonciateurs d'un AVC

Comme pour Marie-Laure, une fois sur quatre, des signes annonciateurs précèdent l’accident vasculaire cérébral (AVC). Il s'agit de l'AIT l'accident ischémique transitoire.   

"Ce sont les mêmes symptômes qu'un AVC habituel, mais, ça ne dure que quelques secondes ou quelques minutes, en général moins d'une heure. C’est un symptôme d’alerte, c’est-à-dire que la récidive définitive cette fois peut survenir dans les heures suivantes. La plupart surviennent dans les 48 premières heures", commente le Pr Pierre Amarenco, neurologue à l'hôpital Bichat.

IRM et prise de sang pour trouver la cause

Pour éviter un futur AVC, la première étape est l'IRM. À l’imagerie cérébrale, il n’y a pas de traces. Le caillot s’est résorbé tout seul et le sang circule bien dans toutes les artères du cerveau. En conclusion, l'examen est satisfaisant, il n'y a pas d’anomalie particulière.     

Pour l’équipe médicale, le principal objectif consiste maintenant à trouver la cause de l’accident ischémique transitoire. Une prise de sang est faite pour surveiller les facteurs de risque cardio-vasculaire. Le diabète et l'excès de cholestérol sont recherchés en priorité, mais c’est surtout la tension artérielle de Marie-Laure qui inquiète l’infirmière.

L’hypertension artérielle est responsable d’environ la moitié des accidents vasculaires. En attendant des examens complémentaires pour identifier avec précision la cause de cet accident transitoire, Marie-Laure va pouvoir rentrer chez elle, mais avec un traitement adapté.

Un traitement qui réduit de 80% le risque d'AVC

"En terme de médicaments, on va donner de l’aspirine pour fluidifier le sang et éviter qu'il y ait une cause quelconque qui favorise la formation de ces petits caillots. L’objectif est de traiter l’accident ischémique transitoire, au moment où le patient va bien, pour éviter la récidive", confie la Dre Flore Baronnet, neurologue à la Pitié-Salpêtrière.

"Nous ne sommes plus sur le traitement de ce qui s’est passé, parce que la vascularisation s’est rétablie, la vision est revenue. Nous sommes vraiment dans la prévention d’un nouvel événement", poursuit-elle.

Cette prévention a fait ses preuves et la prise en charge précoce de ces signaux d’alerte, permet de réduire de 80 % les risques d’AVC.