Covid : pour convaincre les indécis, les généralistes peuvent demander le nom de leurs patients non vaccinés

En obtenant le nom de leurs patients non vaccinés, les médecins espèrent pouvoir convaincre les indécis, et aider ceux en manque d'information ou ayant des difficultés à prendre rendez-vous.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration. ©fizkes
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"Pas de temps à perdre avec les réfractaires". Les médecins généralistes ont désormais accès à la liste de leurs patients non vaccinés contre le Covid-19, ciblant ceux en manque d'information ou ayant des difficultés à prendre rendez-vous.

Depuis le 7 juillet, la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), le gendarme des données personnelles, autorise l'Assurance maladie à transmettre aux médecins traitants les noms de leurs patients non vaccinés.

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Au 11 août, près de 16.800 médecins traitants avaient fait une telle demande, selon la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam).

Un service en ligne sur AmeliPro

Après des débuts timides, où les demandes devaient être effectuées par mail - on en dénombrait 5.500 au 29 juillet -, la Cnam a ouvert "un service en ligne intégré au portail +amelipro+ qui en facilite la mise à disposition". D'où une augmentation des demandes dans les premiers jours d'août.

Le Dr Jean-Louis Bensoussan a déposé sa demande et constaté que 15% de sa patientèle n'était pas vaccinée, ce qui représente environ 130 personnes. "C'est satisfaisant car cela montre que mon discours est passé", estime ce médecin exerçant dans la région toulousaine. Il en a depuis "rattrapé une quinzaine" qui se sont fait vacciner.

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Le praticien, également secrétaire général de MG France, premier syndicat chez les généralistes, juge cette démarche "utile car elle permet de faire un état des lieux". Et de joindre des patients qui viennent moins régulièrement en cabinet, "souvent jeunes: cela permet de les appeler, de discuter, de les informer".

Un travail qui demande trop de temps pour certains médecins 

Tous les médecins ne sont pas convaincus par la démarche. Sur Twitter, Jean-Jacques Fraslin, médecin en Loire-Atlantique, confie ne "pas avoir vraiment envie de passer du temps à éplucher des listes et contacter les réfractaires".

"Pas de temps à perdre avec les réfractaires", confirme le Dr Bensoussan, qui mise davantage sur les patients "qu'on ne voit pas souvent" et auprès desquels un travail de pédagogie peut s'avérer utile. 

Rétablir l'égalité

"Tout le monde n'est pas égalitaire face à l'accès à internet", explique le Dr Rochoy. La liste des non vaccinés "permet de cibler les personnes qui n'ont pas pu avoir cet accès, qui n'ont pas l'application Doctolib voire qui n'ont pas de smartphone".

Selon des chiffres publiés jeudi soir par le ministère de la Santé, plus de 47,1 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 69,9% de la population totale) et 40,5 millions ont un schéma vaccinal complet (60,1%).

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En dépit d'un ralentissement des prises de rendez-vous, le gouvernement s'est fixé un objectif de 50 millions de vaccinés avec une première dose à la fin août. Pour la plateforme de réservation Doctolib, le cap des 50 millions devrait plutôt être atteint le 4 septembre.