Covid : cinq questions sur le futur vaccin franco-britannique Sanofi-GSK

Ce vaccin, dit à "protéines recombinantes" et à adjuvant, pourrait arriver sur le marché d’ici la fin 2021. Sa production a connu un retard important après des premiers résultats décevants fin 2020. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Ascannio

Après Astrazeneca, Pfizer, Moderna et Janssen, bientôt un nouveau vaccin anti covid ? Après des mois d'attente, l’alliance pharmaceutique franco-britannique Sanofi-GSK a publié le 17 mai des résultats positifs pour son candidat-vaccin contre le coronavirus.

Quelle est son efficacité ?

Pour le moment, les résultats publiés sont intermédiaires : il s’agit de ceux de l’essai de phase 2 menés sur l’humain. A ce jour, ils montrent que l'administration de ce vaccin a "induit la production de concentrations élevées d'anticorps neutralisants chez les adultes, toutes tranches d'âge confondues, à des niveaux comparables à ceux observés chez des personnes qui s'étaient rétablies d'une infection" covid, détaille le laboratoire Sanofi dans un communiqué du 17 mai.

Plus précisément, ces résultats montrent une production d'anticorps dans 95% à 100% des cas, après l'administration d'une deuxième dose, dans toutes les tranches d'âge de 18 à 95 ans.

Contre quels variants ?

L’essai de phase 2 du candidat-vaccin de Sanofi-GSK a été mené sur la souche historique du coronavirus apparue à Wuhan.

Mais l’essai de phase 3, la toute dernière étape avant la potentielle autorisation de ce vaccin, évaluera deux formulations du vaccin : une contre la souche historique du coronavirus et une autre contre le variant sud-africain. Cette phase sera menée sur 35.000 personnes.

Sur quelle technique repose ce vaccin ?

Contrairement aux vaccins Pfizer et Moderna qui utilisent la technique de l’ARN messager et aux vaccins AstraZeneca et Janssen qui utilisent celle de l’adénovirus, le vaccin de Sanofi-GSK repose, comme le Novavax, sur la technologie des protéines recombinantes.

Elle consiste à injecter une protéine semblable à celle du virus, ici la protéine S présente à la surface du SARS-CoV-2. Cette injection déclenche la fabrication d’anticorps capables de reconnaître et de neutraliser la véritable protéine S du virus en cas d’infection.

Mais la protéine à elle seule ne suffit pas à stimuler le système immunitaire. C’est pourquoi ce type de vaccin nécessite la présence d’un adjuvant, pour activer la réponse immunitaire.

Cette technologie n’est pas nouvelle et Sanofi l’utilise déjà dans son vaccin contre la grippe saisonnière.

Quand sera-t-il disponible ?

La phase 3 de l'essai clinique devrait démarrer fin mai/début juin et Sanofi lancera la production du vaccin en parallèle. Ce qui permettrait un lancement au quatrième trimestre 2021, soit près d'un an après les premiers vaccins de Pfizer et de Moderna.

Un retard qui s’explique par un premier revers fin 2020, quand un premier essai de phase 2 avait conclu à une réponse immunitaire insuffisante chez les plus de 50 ans.

Pour quel public ?

Le temps que le vaccin Sanofi-GSK soit disponible, de nombreuses personnes auront déjà été vaccinées. Mais selon Sanofi, ce vaccin pourra avoir une carte à jouer comme dose de rappel.

"Notre vaccin apportera une solution supplémentaire", a souligné le président France de Sanofi, Olivier Bogillot, au micro d’Europe 1 le 17 mai, car "10% de la planète est aujourd'hui vaccinée avec une seule dose".

Une dose de rappel

En théorie, l’utilisation de ce vaccin comme dose de rappel semble fonctionner. Les résultats préliminaires montrent en effet que chez les participants ayant déjà été infectés par le covid-19, une seule dose du vaccin a généré la production de concentrations élevées d'anticorps neutralisants.

Autre carte que devrait jouer Sanofi : celle d'un prix modéré de son vaccin, à moins de 10 euros la dose contre près de 20 euros pour le vaccin Pfizer.