Cri d'alarme des médecins : ''laissez-nous soigner en Syrie''

Dans une lettre ouverte, publiée lundi 16 septembre 2013 dans The Lancet, cinquante-deux médecins de toutes nationalités alertent l'opinion sur la situation sanitaire en Syrie. Ils dénoncent en particulier le ciblage délibéré, par le gouvernement syrien, des hôpitaux et du personnel médical.

Florian Gouthière
Rédigé le
Cri d'alarme des médecins : ''laissez-nous soigner en Syrie''

"Il ne s'agit pas de conséquences inévitables ou tolérables de la guerre", expliquent les cosignataires de la tribune : "ce sont des trahisons inadmissibles du principe de neutralité médicale".

Les auteurs rappellent que l’accès indispensable des civils syriens aux services de santé "est presque impossible" : "37% des hôpitaux ont été détruits [et] 20% sont sérieusement endommagés." Ils décrivent également comment les dispensaires de fortune "deviennent des centres de traumatologie à part entière, peinant à faire face à l’afflux de blessés.

Selon les chiffres mis en avant par les médecins, "469 professionnels de santé sont emprisonnés et environ 15.000 médecins ont dû fuir à l'étranger. Alep comptait 5.000 médecins. Il n'en resterait que 36".

Conséquences de cette situation : une explosion des épidémies (hépatite, rougeole, typhoide, diarrhée aigüe), des patients atteints de maladie graves laissés sans traitements, des accouchements sans aide médicale et des opérations pratiquées sans anesthésie.

"Nous demandons d'urgence que nos confrères en Syrie soient autorisés et aidés à sauver des vies et à soulager les souffrances sans craintes d'attaque et de représailles" concluent les signataires de la lettre, appellant le gouvernement syrien "à respecter ka neutralité médicale et à ne pas attaquer les hôpitaux, les ambulances, les transports de médicaments, le personnel médical et les patients."

Parmi les signataires de cette lettre, on retrouve plusieurs français parmi lesquels le Dr Jules Hoffmann, prix Nobel de médecine 2011, le Pr Dominique Belpomme, directeur de l'Institut de recherches sur les cancers liés à l'environnement ou le Dr Michel Kazatchkine, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU sur le VIH-Sida en Europe de l'Est et en Asie Centrale.

Source : Let us treat patients in Syria, lettre ouverte publiée dans the Lancet le 16 septembre 2013 (pdf). Cette lettre a été traduite et diffusée le 17 septembre par de nombreux quotidiens internationaux, parmi lesquels en France le quotidien Libération.

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