Action contre la faim : ''Tuer un humanitaire, c'est condamner ceux qui en ont besoin''

Afin de dénoncer l'impunité dont jouissent, dans certains pays, les responsables d’exactions contre les travailleurs humanitaires, Action contre la faim (ACF) a réalisé, le 3 décembre 2013, une surprenante campagne d’affichage dans le métro parisien. Ce même jour, ACF a mis en ligne un rapport dénonçant les responsables du meurtre de dix-sept travailleurs humanitaires, au Sri Lanka, en 2006.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Action contre la faim : ''Tuer un humanitaire, c'est condamner ceux qui en ont besoin''

La balle est tirée depuis le premier espace d'affichage. Sur le deuxième panneau, un travailleur humanitaire d'ACF est touché à la tête. Métaphore des conséquences réelles de ce meurtre sur les populations aidées par les organisations internationales, le projectile poursuit sa course sur plusieurs autres panneaux, perçant une bouteille d’eau, un sac de farine, un bidon d'huile.

En amont de la Journée mondiale des droits humains, qui a eu lieu le 10 décembre, ACF a voulu rappeler "[que des travailleurs humanitaires] risquent chaque jour leur vie pour fournir une assistance aux populations dans des situations de conflit armé."

"Pour que [ces populations] puissent continuer à bénéficier de l'aide, il est indispensable que les belligérants respectent les travailleurs humanitaires."

Sur un dernier panneau, l'ONG invite les usagers du métro à signer une pétition de soutien.

Le massacre de Muttur

Le 4 août 2006, dix-sept travailleurs humanitaires d'Action contre la faim (ACF) étaient assassinés dans les locaux de l'organisation à Muttur, au nord du Sri Lanka. Selon l'organisation non gouvernementale, il s'agit là du plus grand massacre jamais perpétré à l'encontre de travailleurs humanitaires.

Le 3 décembre 2013, ACF a rendu public sur son site Internet un rapport accusant des membres des forces de l'ordre sri-lankaises de cet assassinat [pdf]. "ACF ne prétend pas s'ériger en juge de l'affaire", précise un communiqué diffusé par l'association. "Jusqu'à présent, [notre] position était d'attendre les résultats de l'enquête officielle. Maintenant que tous les recours nationaux sont épuisés, que les témoins ont été réduits au silence et qu'une énième enquête interne ne serait qu'une mauvaise farce, ACF est convaincue qu'il est de son devoir moral de dénoncer publiquement le comportement des autorités."

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