Classement des SAMU : de grandes disparités

Les opérateurs du Samu n'ont pas répondu à 4,6 millions d'appels téléphoniques de patients en 2016, selon une enquête publiée le 23 août par l'hebdomadaire Le Point. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Classement des SAMU : de grandes disparités

« Allo ? Le Samu ?... »

En 2016, sur les 29,2 millions d'appels passés par les patients aux 101 centres du Samu, 4,6 millions n'ont pas reçu de réponse, selon les chiffres de la statistique annuelle des établissements de santé collectés chaque année par le ministère de la Santé dans les hôpitaux. Ces chiffres ont été étudiés par l'hebdomadaire Le Point dans une enquête publiée le 23 août : le magazine a établi un classement des différents Samu de France en fonction de leur taux d’appels décrochés en moins d’une minute.

" Quand le Samu ne répond pas "

Seuls 20 Samu ont atteint le seuil de 99% d'appels pris, recommandé par le syndicat Samu-Urgences de France, le taux moyen d'appels décrochés par les assistants de régulation médical (ARM) se situant à 84%, selon Le Point.

Le Samu de Paris 75 AP-HP est avant-dernier (juste devant le CHU de Pointe-à-Pitre), tacle Le Point, « avec moins d'un appel décroché sur deux  - (49,8%). A l’inverse, Les Samu de Verdun et Orléans comptent parmi les meilleurs « élèves ». Ces deux centres d'appels du Samu sont les seuls qui parviennent à 100% de réponse dans la minute.

Le Samu de Paris, l’un des pires "élèves"

« Il faut vraiment relativiser ces chiffres, précise François Braun, président de Samu-Urgences de France. Premièrement, le nombre d’appels par heure et par agent régulateur est très variable (4,84 au Samu 55 de Verdun contre 14,63 au Samu de Paris, NDLR ). Par ailleurs, les données et les outils pour analyser les appels ne sont pas uniformes pour tous les Samu de France. C’est un vrai problème que nous traitons puisque nous travaillons à une certification Iso 9001. »

Le Dr François Braun regrette que cette enquête « masque les vrais problèmes ». Parmi eux, « la question des effectifs »,  notamment ceux des assistants de régulation. « Il faut réfléchir à la notion de réseaux » ajoute-t-il.

« De vrais problèmes »

« Il y a aussi la question de nos pratiques professionnelles », renchérit le Dr Braun. « Les protocoles de prise en charge ne sont pas harmonisés sur tout le territoire et nous travaillons à les harmoniser en réflexion avec la HAS, la Haute Autorité de Santé ».

Contacté, le ministère de la Santé n'avait pas encore répondu à notre demande d’interview ce jeudi 23 août.

Quant à l’AP-HP, qui gère les centres SAMU 75, SAMU 92, SAMU 93 et SAMU 94, elle a réagit à l’enquête du Point dans un communiqué.

Le SAMU de Paris conteste le mode de calcul des appels : il estime que ce taux est plutôt de 76% d’appels décrochés, (avec un temps moyen de décrochage est de 48 secondes).

L’AP-HP rappelle qu’elle « s’est impliquée dans les réflexions menées depuis le drame de Strasbourg, à la fois pour apporter des améliorations en interne et pour porter des propositions. »