Attentats : pourquoi des victimes sont-elles encore en réanimation ?

A ce jour, 221 victimes sont encore hospitalisées dans les établissements parisiens et de la petite couronne. 57 d’entre elles sont toujours en réanimation. Et pour certaines, le pronostic vital est encore engagé. Comment expliquer que, cinq jours après les attentats, certains blessés soient dans un état toujours aussi précaire ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Après l’urgence extrême et les interventions chirurgicales, tous les dangers sont loin d'être écartés pour de nombreuses victimes.

En effet, les blessures provoquées par les balles sont parfois gravissimes. "Il faut s’imaginer le trajet d’une balle, qui entre par un endroit du corps et qui sort par un autre. Avec parfois une grande distance entre le point d’entrée et le point de sortie", explique le professeur Jean Mantz, chef du service d’Anesthésie-Réanimation à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou (Paris). "Sur tout son trajet, la balle va faire des dégâts sur les organes. Donc il faut faire face à des lésions d’organes potentiellement vitaux touchés, des grosses artères, le foie, la rate, le tube digestif, le cœur, les poumons…"

Toutes les techniques de réanimation sont mobilisées pour remplir les fonctions des organes blessés. Il faut également compenser la défaillance d’autres organes, épargnés par les balles, mais très abîmés par une hémorragie massive.

"Pendant que le malade saigne activement, les organes sont mal perfusés", poursuit le Professeur Jean Mantz. "Et plus le saignement dure, plus les organes font les frais de cet état de mauvaise perfusion et de mauvaise oxygénation. C’est cela qui explique les défaillances d’organes, qu’il va falloir traiter, contrôler, réparer, accompagner pendant tout le séjour en réanimation, jusqu’à ce que tous les indicateurs se remettent au vert."

Peu à peu, l’organisme doit se remettre du choc subi et faire face aux risques de complications. Une récupération qui peut être plus facile chez les patients jeunes.