Vieux de 100 millions d’années, des microbes reviennent à la vie

Des chercheurs ont réveillé de vieux microbes qui dormaient à 6 000 mètres sous la surface des océans.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Vieux de 100 millions d’années, des microbes reviennent à la vie

Tout a commencé il y a 10 ans. L’expédition scientifique 329 part forer les profondeurs de l’océan pacifique. Des échantillons sont prélevés dans les sédiments marins, enfouis à 100 mètres sous le plancher, soit près de 6 000 mètres sous la surface de l’eau. 

 

Une partie des prélèvements est alors récupérée par des chercheurs japonais de l’agence de sciences et technologies sous-marines. L’équipe est à la recherche de microbes, et n’est pas étonnée d’en trouver. En effet, les sédiments marins couvrent 70% de la surface de la terre, précisent les chercheurs. Leur particularité est d’abriter “une population microbienne remarquable qui comprend 12 à 45% de la biomasse microbienne totale”, souligne l'étude publié dans Nature Communications.

 

Les biologistes ont donc mis les échantillons en incubation afin d’aider les microbes à sortir de leur torpeur. Ils découvrent alors que loin d’avoir été fossilisés dans les sédiments, les microbes ont survécu. Mieux : ils sont même capables de croître et de se multiplier.  

 

Ces microbes, vieux de 100 millions d’années, dormaient là, enfouis sous les océans, depuis l’ère des dinosaures, et dans un endroit pourtant peu propice à la vie. En effet, les prélèvements sont issus du gyre subtropical du Pacifique Sud, la zone la moins active de tout l’océan car extrêmement pauvre en nutriments.  

 

"Au début j'étais sceptique, mais il s'est avéré que 99,1% des microbes des dépôts de sédiments vieux de 101,5 millions d'années étaient toujours vivants, et prêts à manger !", a commenté Yuki Morono, l'auteur principal de l'étude. 

"Maintenant, nous savons qu'il n'y a pas de limite d'âge pour les organismes dans la biosphère de subsurface marine", a-t-il expliqué à l'AFP. "C'est un excellent endroit pour explorer les limites de la vie sur Terre".

 

Comment ces microbes ont-il pu survivre dans ces milieux hostiles quasiment sans oxygène et sans nutriments ? L’explication réside dans le fait que des traces d’oxygène ont été retrouvées dans les sédiments, permettant à ces microbes de rester en vie sans quasiment dépenser d’énergie. Ces nouvelles recherches prouvent la remarquable persistance de ces métabolismes.