La biologiste Margaret Buckingham distinguée par la médaille d'or du CNRS

Le jury a tranché : la médaille d'or du CNRS, probablement la plus prestigieuse récompense scientifique française, sera officiellement décernée jeudi 14 novembre 2013 à Margaret Buckingham. Biologiste du développement, ses travaux ont permis des avancées majeures dans la compréhension du mécanisme de formation des muscles et du cœur de l'embryon. Elle est aussi à l'origine de plusieurs découvertes importantes sur les cellules souches.

Florian Gouthière
Rédigé le , mis à jour le
La biologiste Margaret Buckingham distinguée par la médaille d'or du CNRS

Inconnue du grand public, la franco-britannique Margaret Buckingham est une personnalité incontournable de la recherche en biologie du développement, dans le domaine de la formation des muscles et du cœur. Ses travaux abordent aussi le champ des cellules souches chez l'embryon et l'adulte.

Sa carrière est riche de découvertes majeures dans sa discipline. En 1992, elle explique ainsi comment deux gènes essentiels à la contraction musculaire sont contrôlés dans les organismes vivants.

Par suite, Margaret Buckingham démontre, à l'aide de manipulations génétiques chez la souris, que les cellules souches subissent une étape de détermination très antérieure à leur apparente différenciation en cellule musculaire.

En 1997, la scientifique identifiera un ensemble de gènes ayant pour rôle le maintien, chez l'embryon, d'une population de cellules souches musculaires (des cellules non spécifiques ayant subi une détermination musculaire). Elle est en outre parvenue à isoler, en 2005, des cellules souches du muscle squelettique de souris adultes, et à démontrer leur rôle dans la régénération musculaire.

En 2005, Margaret Buckingham a également bouleversé la vision admise du développement cardiaque, démontrant que le cœur des mammifères dérive de deux types de cellules souches fondamentalement distinctes.

Margaret Buckingham a reçu la médaille d'argent du CNRS en 1999. Elle a également obtenu le Prix Jaffé de l'Académie des sciences en 1990 et le Prix de l'American Society for Developmental Biology en 2010. Chevalier de la Légion d'Honneur en 2002, la biologiste a été élevée au grade d'officier de l'ordre national du Mérite en 2008.

Depuis sa création en 1954, la médaille d'or du CNRS récompense chaque année l'ensemble des travaux d'une personnalité scientifique "qui a contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française".