Les nouveaux médicaments sont-ils toujours utiles ?

Pas une semaine ne passe sans qu’un nouveau médicament n'arrive en pharmacie. Pourtant, rares sont les innovations thérapeutiques décisives pour le patient. Comment l'intérêt thérapeutique des nouvelles molécules est-il évalué ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les médicaments n'ont pas de secret pour le professeur Jean-François Bergmann. Il dirige le service de médecine interne de l'hôpital Lariboisière (AP-HP) à Paris, un service où l'on soigne des maladies rares ou touchant plusieurs organes à la fois. D'où l'importance de se tenir au courant des nouvelles molécules. Le problème, c'est que pour une même pathologie, il a parfois l'embarras du choix.

En moyenne, il sort sur le marché français une centaine de nouveaux médicaments par an. Mais nouveau ne veut pas dire forcément meilleur. Certains ont une efficacité équivalente aux anciens médicaments. Les innovations sont plus rares.

C'est la Haute Autorité de Santé (HAS) qui est chargée d’évaluer le progrès thérapeutique apporté par chaque nouveau médicament, ce que l’on appelle l'ASMR : amélioration du service médical rendu. Plusieurs niveaux ont été définis : la meilleure note équivaut à 1, la plus mauvaise à 5. Or la majorité des nouveaux médicaments mis sur le marché en 2016 ont un ASMR de 5, faible donc. Il n’y a donc eu aucune innovation majeure.

Toutefois, plusieurs molécules ont obtenu un ASMR 2, important, ou un ASMR 3, à savoir modéré.

Innover, c'est la mission des industriels pharmaceutiques. Le laboratoire MSD France, par exemple, cherche de nouvelles molécules pour le traitement du cancer, de plusieurs maladies chroniques ou virales. Mais le processus est long et incertain :

En France, les nouveaux médicaments qui apportent un réel progrès thérapeutique sont remboursés par la l’Assurance maladie. A l'inverse, les médicaments jugés peu utiles, peuvent être prescrits, mais ne sont pas remboursés.