L'apparition de polypes intestinaux liée à une forte consommation d'antibiotiques ?

EN BREF - Les personnes qui consomment des antibiotiques de façon importante entre 20 et 60 ans présentent ensuite plus fréquemment des polypes intestinaux, selon des travaux présentés ce 5 avril. Reste à savoir si ces polypes sont liés au traitement, aux pathologies traitées, ou à un autre facteur.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Existe-t-il un lien entre forte consommation d’antibiotiques et apparition de polypes intestinaux ? (Image d'illustration)
Existe-t-il un lien entre forte consommation d’antibiotiques et apparition de polypes intestinaux ? (Image d'illustration)

L'étude a porté sur environ 16.600 femmes nord-américaines de plus de 60 ans ayant effectué au moins une coloscopie. Parmi elles, 1.195 se sont vu détecter des polypes, ou adénomes colorectaux – de petites lésions bénignes de la paroi de l'intestin qui peuvent, à long terme, évoluer en cancer.

Les chercheurs ont observé que celles qui avaient été traitées par des antibiotiques pendant au moins deux mois cumulés entre leurs 20 ans et leurs 39 ans avaient 36% de probabilité en plus d'avoir des polypes dans le côlon ou le rectum par rapport à celles moins traitées par antibiotiques. Chez les femmes ayant reçu des antibiotiques pendant au moins deux mois entre 40 ans et 59 ans, la fréquence des polypes est 69% plus élevée, ajoutent les auteurs.

Cette étude constate une situation statistique, mais n'établit pas de lien de cause à effet entre la consommation d'antibiotiques et l'apparition des polypes, avertissent les auteurs des travaux publiés dans la revue Gut. Les polypes pourraient ainsi être la conséquence des pathologies traitées, et non du traitement. Toutefois, un effet propre aux antibiotiques constituerait selon eux "une explication biologique plausible", dans la mesure où les antibiotiques diminuent le nombre et la diversité des bactéries présentes dans l’intestin, entrainant une diminution de la résistance aux infections.

Les chercheurs évoquent d’autres travaux associant la raréfaction de certaines bactéries et la prolifération d'autres chez des patients atteints de cancer colorectal.

Avec AFP