L'ONU souhaite une résolution contre le ciblage d'hôpitaux en zone de conflit

Cinq pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU travaillent sur un projet de résolution exigeant que cessent les attaques contre les hôpitaux en Syrie, au Yémen et dans d'autres pays en conflit, ont indiqué des diplomates, le 2 mars 2016.

La rédaction d'Allo Docteurs
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L'hôpital bombardé à Hadiyé. Source/crédits : MSF.
L'hôpital bombardé à Hadiyé. Source/crédits : MSF.

Egypte, Espagne, Nouvelle-Zélande, Uruguay et Japon, cinq membres non permanents du Conseil, mettent au point un texte qui réaffirmerait solennellement que des attaques contre les hôpitaux violent le droit international et que leurs auteurs doivent rendre des comptes. "Etant donné l'augmentation de ces attaques, il serait opportun d'avoir un texte qui réaffirme le droit international et réitère le respect dû au personnel de santé" en temps de guerre, a expliqué la porte-parole de la mission néo-zélandaise, Nicola Garvey.

L'ONU ne manque jamais, dans ses rapports sur la situation humanitaire en Syrie ou au Yémen, ou dans ses résolutions sur ces conflits, de dénoncer les attaques contre les hôpitaux et les médecins. Mais aucun texte ne leur a encore été spécifiquement consacré.

L'an dernier, 94 attaques en Syrie ont visé 63 hôpitaux et cliniques soutenus par Médecins sans frontières (MSF), selon l'organisation caritative. Des tirs de missiles ont aussi atteint au moins trois cliniques de MSF au Yémen, où une coalition menée par l'Arabie saoudite combat des rebelles chiites.

MSF soutient l'initiative des cinq pays, a indiqué à l'AFP son directeur exécutif Jason Cone. "Si des Etats ne dénoncent pas ces attaques, estime-t-il, elles deviendront monnaie courante, un peu comme une conséquence acceptable des conflits". "Nous ne nous faisons pas d'illusions", ajoute-t-il : le projet de résolution a le mérite de dénoncer une "tendance extrêmement inquiétante", mais il "ne changera pas à lui seul cette tendance".

Le texte pourrait être présenté à l'ensemble des 15 pays membres du Conseil dès la semaine du 7 mars 2016, selon des diplomates.