Conserver plus longtemps le greffon pulmonaire avant l'opération, sans danger pour les bénéficiaires

Recourir à une technique de perfusion des greffons pulmonaires, destinée à maintenir leur viabilité avant l'opération, n'a pas d'influence sur le taux de survie à un an des patients, révèle une étude publiée ce 18 novembre dans la revue Lancet Respiratory Medicine.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Conserver plus longtemps le greffon pulmonaire avant l'opération, sans danger pour les bénéficiaires

Pour réduire les délais d'attente pour les malades, des chercheurs ont mis au point il y a plusieurs années une technique de réhabilitation ex-vivo des greffons (ex-vivo lung perfusion, EVLP). L'EVLP consiste à perfuser l'organe prélevé avec une solution contenant de l'oxygène, des protéines et des nutriments afin de laisser aux médecins le temps de le tester et de le traiter avant qu'il ne soit implanté chez le donneur.

Elle permet de conserver l'organe pendant plus de 12 heures alors que dans la greffe classique, l'organe prélevé et refroidi doit être transplanté dans un délai maximum de 6 à 8 heures. L'autre avantage de la réhabilitation ex-vivo est de pouvoir utiliser des greffons de moins bonne qualité qui auraient été refusés dans une greffe classique, précisent les auteurs d'une étude publiée dans The Lancet Respiratory Medecine.

Réduire les délais d'attente

Jusqu'à présent, on ignorait si un greffon dont la viabilité hors du corps avait été augmentée "au-delà de 12 heures" par cette technique était bel et bien d'aussi bonne qualité que des greffons "classiques". L'étude, qui a comparé 97 bénéficiaires de l'EVLP à 809 autres greffés, révèle que la survie à un an des membres des deux groupes ne présentait aucune différence statistique. Aucune différence n'a par ailleurs été relevée en termes de complications post-opératoires ou de durée d'hospitalisation.

Selon le Dr Marcelo Cypel, co-auteur de l'étude, 300 patients ont à ce jour bénéficié de cette technique à l'hôpital de chirurgie thoracique de Toronto où il travaille. "Les poumons des donneurs sont transportés refroidis jusqu'à l'hôpital où ils sont réchauffés, évalués puis à nouveau refroidis jusqu’à ce qu'ils soient implantés chez le receveur", ce qui prend "régulièrement plus de 8 heures au total" précise-t-il. Mais jusqu'à présent aucune étude n'avait encore évalué cette technique.