Les personnels navigants américains surexposés à certains cancers

Les personnels navigants américains auraient, selon une étude publiée dans l'Environmental Hearth mardi, des taux plus élevés de certains cancers (thyroïdes, peau, sein) que la population générale. Personnel navigant, une profession à risque ? 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Un peu plus de 15% des personnels navigants américains ont déclaré avoir déjà eu un diagnostic de cancer
Un peu plus de 15% des personnels navigants américains ont déclaré avoir déjà eu un diagnostic de cancer  —  © Visual Hunt

Hôtesse de l'air, steward... ces professions suscitent, encore aujourd'hui, d'intenses fantasmes. L'étude, publiée mardi dans le Environmental Healthmenée par une équipe de chercheurs de l'Université d'Harvard permet de relativiser. Selon elle, un peu plus de 15% des personnels navigants ont déclaré avoir déjà eu un diagnostic de cancer. 

Une plus forte exposition des personnels navigants

Le taux élevé de cancer des personnels navigants pourrait être lié, selon les auteurs de l'étude, au nombre d'années passées à travailler à bord d'un appareil. Plus de 80 % des équipages dont les données ont été analysées dans l'étude étaient des femmes dans la profession depuis plus de 20 ans.

En effet, en tenant compte de l’âge, les auteurs ont constaté une fréquence plus élevée chez les membres d’équipage de tous les cancers pris en compte dans cette étude par rapport à la population générale, incluant le cancer du sein (3,4% parmi les membres d’équipage contre 2,3% dans la population générale), le cancer du l’utérus (0,15% contre 0,13 %), du col (1,0% contre 0,70 %) ou encore les cancers gastro-intestinaux (0,47%  contre 0,27%) et de la thyroïde (0,67% contre 0,56%).

L’étude montre par ailleurs qu’il existe un lien de corrélation entre chaque augmentation de cinq années passées à travailler comme hôtesse de l’air et le cancer de la peau, autre que le mélanome, chez les femmes.

Voir également : deux fois plus de mélanomes chez les pilotes stewards et hotesses de l'air 

En revanche, la durée du travail en vol ne semblait pas associée au cancer du sein, de la thyroïde ou au mélanome, mais à un risque plus élevé de cancer du sein chez les femmes n’ayant jamais eu d’enfants (nullipares) et chez celles qui ont eu trois enfants ou plus. La Dr Irina Mordukhovich, co-auteure de l’étude soutient : “Mais nous avons été surpris de reproduire une découverte récente selon laquelle l’exposition au travail en tant qu’hôtesse de l’air était exclusivement liée au cancer du sein chez le femmes de trois enfants ou plus“. Elle précise : “ceci peut être dû à une combinaison de sources de perturbation du rythme circadien (rythme biologique sur 24h) – comme la privation de sommeil et des horaire irréguliers – à la fois à la maison et au travail“.

Les stewards présentaient quant à eux des taux plus élevés de mélanome et d’autres cancers de la peau (1,2% et 3,2% chez les membres d’équipage comparativement à 0,69% et 2,9% dans la population générale respectivement).