Premier décès d'une porteuse de prothèses mammaires défectueuses

Les implants mammaires défectueux ont fait leur première victime ce lundi 21 novembre 2011. L'affaire avait été révélée en mars 2010 : des milliers de prothèses fabriquées dans le Sud de la France, par la société PIP, et vendues en Europe, ont été fabriquées avec du silicone industriel. Quelques dizaines de milliers de femmes en porteraient.

Stéphanie Rathscheck
Rédigé le , mis à jour le
Premier décès d'une porteuse de prothèses mammaires défectueuses

Edwige s’était fait poser des implants mammaires, il y a quelques années. Mais les prothèses posées étaient de mauvaise qualité et le silicone contenu dans les implants s'est répandu dans les tissus voisins. Au contact de cette matière, sans corrélation démontrée, la patiente aurait développé une infection et un lymphome. Elle est morte ce lundi 21 novembre 2011, a annoncé l'Association de défense des porteuses de prothèses de la marque PIP (P.P.P.), qui milite en faveur des femmes qui ont reçu ces implants mammaires défectueux.

Premier décès d'un scandale sanitaire

C’est le premier décès constaté sur une femme ayant reçu ces prothèses mammaires non conformes. Episode dramatique d'un scandale qui a été révélé en mars 2010 par l’Afssaps : les prothèses PIP (Poly Implant Prothèses) fabriquées par une entreprise leader du marché dans le Var sont défectueuses et non-conformes aux normes sanitaires. A l'époque, l'entreprise est mise en liquidation judiciaire et son patron soupçonné de fraudes. Peu scrupuleux, ce fabriquant marseillais utilise du silicone industriel au lieu d’un silicone à usage médical. La matière première leur revient cinq fois moins cher, mais elle évolue différement, et peut provoquer des dégradations entraînant des fuites, voire la rupture de la prothèse. Une fois répandu, le silicone peut alors provoquer des infections et des inflammations des tissus voisins.

Si toutes les prothèses ont depuis été retirées du marché, le scandale sanitaire est loin d’être écarté. L’entreprise du Var, qui fut un temps troisième fabriquant mondial, a vendu ces prothèses défectueuses en France, mais aussi en Espagne et en Grande-Bretagne. Difficile de savoir combien de femmes parmi ces victimes pourraient être touchées par une fuite ou la rupture de leur prothèse . En France, on estime à 30 000 le nombre de femmes concernées et 1 400 plaintes ont déjà été enregistrées.

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