Narcolepsie et vaccin H1N1 : vers des indemnisations record

Trois adolescents devenus narcoleptiques après avoir été vaccinés contre la grippe A(H1N1), lors de la campagne de vaccination de 2009-2010, ont reçu des offres d'indemnisation de la part de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) allant jusqu’à 650.000 euros.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Plusieurs études européennes ont montré une augmentation du risque de narcolepsie chez l'enfant et l'adulte jeune ayant reçu le vaccin anti-grippal Pandemrix® (GlaxoSmithKline), très largement utilisé lors de la pandémie grippale de 2009-2010. La narcolepsie est un trouble du sommeil rare qui est caractérisé par une somnolence excessive au cours de la journée.

Selon le dernier bilan de l'Agence du médicament (ANSM) fourni en septembre, un total de 61 cas de narcolepsie (dont 47 associés à des pertes brutales de tonus musculaire) ont été recensés en France.

Me Charles Joseph-Oudin défend plus de cinquante patients qui s'estiment victimes de ce vaccin : trois d’entre eux viennent de recevoir des propositions d’indemnisation de la part de l'Oniam atteignant jusqu’à 650.000 euros. C'est la première fois que les offres d’indemnisation sont aussi élevées. "L’expert qui a été nommé a pris la mesure de l’importance du retentissement de la maladie sur la vie quotidienne de ces adolescents et notamment sur le besoin d’aide humaine. Ces enfants ont besoin d’être aidés pour la prise des médicaments, pour toutes les contraintes thérapeutiques, mais aussi pour les tâches du quotidien qu’ils ne peuvent plus réaliser seuls, car leur temps d’éveil est amputé de deux, trois ou quatre heures", explique l’avocat.

Les trois adolescents concernés vont accepter l'offre de l'Oniam, mais leurs familles se sentent lésées : les parents et les frères et sœurs avaient demandé une indemnisation symbolique, s’estimant victimes indirectes de la maladie. Mais l'Oniam a refusé de reconnaître ce préjudice. "Ce refus n’est pas acceptable car les proches subissent un préjudice moral, affectif et financier. Les parents doivent par exemple prendre des congés pour s’occuper de leurs enfants et les accompagner dans leur suivi médical", affirme Me Charles Joseph-Oudin.

Les familles de ces trois adolescents ont annoncé qu’elles saisiront les tribunaux administratifs pour obtenir réparation.