A l’Institut Gustave-Roussy, un scientifique empoisonne ses collègues

Croyant que ses anciens collègues l’avaient plagié, un scientifique a mis de l’azoture de sodium et dans leur bouilloire. Il a été condamné à cinq ans de prison.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
68% des essais cliniques mis en œuvre par les principales entreprises françaises sont effectués à l'étranger selon une étude.
68% des essais cliniques mis en œuvre par les principales entreprises françaises sont effectués à l'étranger selon une étude.

Il avait fait boire une dose potentiellement létale de poison à ses anciens collègues en 2014. Les trois chercheurs étaient tombés malades au cours des jours suivants. Jugé lundi 11 décembre par le tribunal correctionnel de Créteil, un virologue de 28 ans a été condamné à cinq ans de prison, dont 30 mois avec sursis pour violences volontaires.

C’est près d’un an après un stage à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif, dans le Val-de-Marne, que cet ex-étudiant de l’Ecole Normale Supérieure, diplômé de l’Institut Curie, se persuade que ceux avec qui il a travaillé ont utilisé ses recherches à leur profit. Selon lui, ils ont écrit un article en plagiant largement son travail – ce qui est en fait totalement faux.

Un produit pouvant provoquer un œdème cérébral

Il décide alors de retourner dans le laboratoire de l’Institut Gustave-Roussy pour se venger. Tout d’abord, il éteint tous les congélateurs de cellules, puis il jette des bonbonnes de camping dans des cuves de cryogénisation. Enfin, après avoir trouvé de l’azoture de sodium, il entreprend d’en répandre dans une bouilloire utilisée d’ordinaire pour faire du thé et du café. Ce produit, dont les cristaux peuvent entraîner de violents maux de tête, des vomissements, une perte de conscience, voire un œdème cérébral en cas d’intoxication grave, est d’ordinaire utilisé pour conserver les échantillons. L’effet est quasi immédiat : dès le lendemain, trois chercheurs tombent malades. Fort heureusement, aucun n’en meurt.

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Pendant l’audience, l’accusé, qui a reconnu les faits, a assuré vouloir "passer le reste de sa vie à racheter ses fautes". Celui qui était depuis devenu professeur de mathématiques est désormais incarcéré.