Pollution : les sables du Sahara à l’origine d’une hausse de Césium radioactif en France

La pollution apportée par le nuage de sables du Sahara en Europe a provoqué une faible hausse d'un élément radioactif en France, le Césium-137, selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Nikola Spasic Photography

Vous l’avez peut-être remarqué dans le ciel ou sur la neige ces dernières semaines : un nuage de sables en provenance du Sahara a traversé l’Europe et en particulier la France à deux reprises, début février et fin février.

Ces nuages ont provoqué une hausse de la pollution aux particules fines dans plusieurs régions : Grand-Est, Corse et Alpes début février, puis plus récemment Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine.

Mais il a aussi entraîné une faible hausse d'un élément radioactif, le Césium-137, selon des mesures dévoilées le 4 mars par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

Un taux jusqu’à 11 fois plus élevé

Dans sa note d’information, l'institut public dévoile les relevés de Césium-137 (Cs-137) effectués début février par certaines de ses stations de mesure de l'air disséminées à travers la France. "On observe que les activités volumiques en Cs-137 dans l'air sont, pour plusieurs stations, supérieures d’un facteur 1,2 à 11 par rapport à la moyenne des activités mesurées en février 2019 et 2020" détaille l’institut.

La hausse la plus significative a été relevée à la station du Pic du Midi de Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées.

Un rayonnement "négligeable"

Mais ces taux comportent-ils des risques pour notre santé ? L’IRSN tient à rassurer : ces niveaux sont bien inférieurs à ceux mesurés lors d'un épisode similaire survenu en février 2004 et plus encore après les accidents de Fukushima (2011) et surtout Tchernobyl (1986). L’impact de cet épisode sur la dosimétrie, c’est-à-dire la quantité de rayonnements reçue par un organisme, "est négligeable", insiste l'IRSN.

Le Césium vient des bombes… françaises

Mais d’où vient cet élément radioactif ? "Comme tous les sols de l'hémisphère nord, ceux du Sahara sont marqués par les retombées issues de l'ensemble des essais nucléaires atmosphériques effectués dans les années 1960", rappelle l’IRSN.

Les grandes puissances faisaient alors couramment exploser des bombes atomiques dans l'atmosphère à des fins expérimentales. La France a notamment réalisé quatre tirs au Sahara.

Suite à des "conditions propices à la formation d'un panache de poussières désertiques" dans le Sahara au début du mois de février, des particules de sol contenant du Cs-137 se sont retrouvées en suspension dans l’air, décrit l’IRSN. Elles ont ensuite traversé la Méditerranée et se sont déposées en Europe.