La pollution de l’air réduirait l’espérance de vie de 20 mois

A cause de la pollution de l’air, l’espérance de vie des enfants qui naissent aujourd’hui dans le monde serait réduite de 20 mois en moyenne. En Asie du Sud, ce chiffre grimperait même à 30 mois.

La rédaction d'Allo Docteurs
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La pollution de l’air réduirait l’espérance de vie de 20 mois

Une espérance de vie réduite de 20 mois. C’est en moyenne ce que les enfants nés aujourd’hui dans le monde devraient subir à cause de la pollution de l’air, selon l’enquête State of Global Air (Qualité de l’Air dans le Monde en français) que publie le Health Effects Institute le 3 avril 2019. Au total, 147 millions d'années de vie en bonne santé auraient déjà été perdues dans le monde à cause de cette pollution, qui contribue au développement de cancers du poumon, de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), de maladies cardiovasculaires, d’infections respiratoires ou encore de diabète.

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Entre 20 semaines et 30 mois selon les régions

Mais la "perte d’espérance de vie ne se manifeste pas de manière égale" à travers le monde, selon les experts du Health Effects Institute. En effet, les cinq pays aux plus forts taux de mortalité provoqués par la pollution de l'air se retrouvent tous en Asie : la Chine, l’Inde, le Pakistan, l’Indonésie et le Bangladesh. Et la Chine reste le pays où le taux de mortalité dû à la pollution de l'air est le plus élevé du monde, avec 852.000 décès en 2017.
L’Asie du Sud serait ainsi la région du globe la plus touchée, avec une réduction de l’espérance de vie de 30 mois. En cause : un air extérieur très pollué auquel s’ajoute un air nocif à domicile, en particulier dû à l’utilisation de charbon, de bois ou de charbon de bois pour la cuisine ou le chauffage.

Cette source de pollution de l’air intérieur est également fréquente en Asie de l’Est, où la pollution raccourcirait l’espérance de vie de 23 mois, et en Afrique sub-saharienne, où la pollution de l’air ampute l’espérance de vie de 16 à 24 mois.
A l’inverse, l’espérance de vie des enfants nés dans les pays développés d’Asie Pacifique ou d’Amérique du Nord ne serait réduite "que" de 20 semaines environ.

Neuf millions de morts dans le monde

En octobre dernier, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait révélé que l'exposition à de l'air empoisonné dehors comme dedans était responsable de la mort d'environ 600.000 enfants de moins de 15 ans chaque année dans le monde. De plus, la pollution de l'air affecterait également le développement neurologique et les capacités cognitives des enfants.

Selon le rapport du Health Effects Institute, la pollution de l’air serait ainsi le cinquième facteur de risque de mortalité dans le monde et provoquerait plus de décès que le paludisme, les accidents de la route, la malnutrition ou encore l’alcool. En mars dernier, une étude révélait même que la pollution de l’air serait responsable de près de neuf millions de morts dans le monde, causant ainsi plus de décès que le tabac.