Rhume, toux… Pourquoi ils reviennent en force cet été ?

Le nombre de rhumes, bronchites et autres affections ORL est particulièrement élevé pour un mois de juillet. En cause : une levée des restrictions anti-covid après 18 mois de prudence qui ont endormi nos systèmes immunitaires. Explications.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration.
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Sergii Gnatiuk / Shutterstock

L’été n’a pas pour habitude d’être la saison des rhumes. Mais cette année 2021 n’a pas fini de nous surprendre. Après un hiver très calme du côté des rhumes, grippes et gastro, les nez qui coulent et les toux refont leur apparition cet été. Du 12 au 18 juillet 2021, Santé publique France observe une hausse des prises en charge pour pathologies respiratoires (affection ORL, bronchite, bronchiolite) aux urgences et dans les associations SOS Médecins.

Et la France n’est pas une exception. De l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, "la saison des rhumes et des toux d’été est vraiment pire que d’habitude", rapporte un article du New York Times.

18 mois de mesures hygiénistes

Comment l’expliquer ? C’est (encore) la faute du covid, mais indirectement. En effet, depuis le début de la crise sanitaire il y a 18 mois, des restrictions hygiénistes ont été mises en place pour limiter la pandémie : gel hydroalcoolique, port du masque, distanciations physiques et sociales, réduction des interactions…

Autant de mesures qui ont protégé nos organismes du coronavirus mais aussi de tous les autres pathogènes auxquels ils sont habituellement exposés.

A lire aussi : Gel hydroalcoolique : son usage excessif favoriserait l’émergence de bactéries résistantes

Un violent retour à la réalité

Mais depuis le mois de juin et la hausse du nombre de personnes vaccinées et donc protégées contre le covid, ces restrictions s’estompent. Nos masques tombent et la vie sociale reprend.

Conséquence : notre système immunitaire protégé et mis au repos depuis 18 mois subit un violent retour à la réalité. Alors qu’il s’était habitué à ne plus rencontrer beaucoup de pathogènes, il doit à nouveau faire face à toutes sortes de virus et de bactéries. 

Un système immunitaire "plus lent à réagir"

"L'exposition fréquente à divers agents pathogènes amorce ou renforce le système immunitaire pour qu'il soit prêt à réagir à cet agent pathogène", explique au New York Times le docteur Paul Skolnik, immuno-virologue à la Virginia Tech Carilion School of Medicine (Roanoke, Etats-Unis).

Or "sans ces expositions, votre système immunitaire peut être un peu plus lent à réagir ou ne pas réagir aussi complètement, ce qui entraîne une plus grande susceptibilité à certaines infections respiratoires et parfois des symptômes plus longs ou plus prolongés" poursuit-il.

Rhume en juillet, grippe à l’automne ?

Si les rhumes et autres infections ORL font déjà un retour en force au mois de juillet, les scientifiques craignent pour l’automne. La principale menace, selon eux, est la grippe, absente en automne 2020 et hiver 2021 grâce aux gestes barrières anti-covid. Mais des restrictions moins fortes pourraient lui profiter. Et à ce jour, les spécialistes n’ont aucune idée de la manière dont ce virus aura évolué pendant ces deux ans d’absence.