Grippe : l’épidémie n’a pas encore débuté

Des températures plus élevées cet hiver pourraient expliquer cette situation. L'épidémie pourrait cependant commencer sous peu.

Maud Le Rest
Rédigé le , mis à jour le
Depuis le 1er novembre, 67 cas graves ont été recensés
Depuis le 1er novembre, 67 cas graves ont été recensés  —  © Foter.com

Au cours de la dernière semaine de 2018, cinq régions de France métropolitaine (Occitanie, Ile-de-france, Grand-est, Bourgogne-Franche-Comté, Val-de-Loire) étaient toujours en phase pré-épidémique de grippe, rapporte le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France publié le 3 janvier. A titre de comparaison, l’année dernière à la même période, toutes les régions étaient en phase épidémique sauf la Corse encore en pré-épidémie.

Un hiver plus doux

Comment expliquer cette situation ? D’après la Pre Odile Launay, infectiologue, le facteur climatique est à prendre en compte. En effet, l’hiver 2018-2019, particulièrement doux, retarde pour le moment la prolifération du virus.

Quant à la vaccination, même si elle concerne davantage de personnes cet hiver, il est trop tôt pour juger de son efficacité réelle par rapport aux années précédentes. "Mais on sait que les virus qui circulent sont les mêmes que ceux contenus dans le vaccin", indique la Pre Launay. Depuis cet hiver en effet, le vaccin couvre les quatre grandes souches (H1N1, H3N2, lignage B/Victoria/2/87, lignage B/Yamagata/16/88), alors qu’il n’en couvrait que trois auparavant.

Le recours au vaccin contre la grippe a néanmoins bel et bien augmenté en 2018, même si le nombre de personnes vaccinées n’est pas disponible. "C’est la première fois en France qu’on a quasiment utilisé tous les stocks de vaccins commandés. Le message de l’intérêt de la vaccination commence à passer", déclarait la ministre de la Santé Agnès Buzyn le 17 décembre dernier.

67 cas graves recensés

Mais la garde ne doit pas être baissée pour autant : l’épidémie de grippe pourrait bien finir par arriver. "Il faut attendre la rentrée des classes, car ce sont surtout les enfants qui transmettent le virus" explique la Pre Launay, qui ajoute qu’avec le refroidissement des températures, l’épidémie pourrait vraisemblablement démarrer à la mi-janvier.

Toutefois, il est pour l’instant impossible de prévoir la virulence de l’épidémie. On sait seulement que depuis le 1er novembre, 67 cas graves ont été recensés, dont 22 la dernière semaine de 2018. Trois personnes sont décédées, et 95% des malades ont été contaminés par un virus de type A.

La campagne de vaccination a débuté le 6 octobre. Depuis l’hiver 2018, toutes les personnes majeures pour qui le vaccin est recommandé (les plus de 65 ans, les patients atteints de certaines maladies chroniques, les femmes enceintes et les personnes souffrant d'obésité morbide), peuvent retirer leur vaccin à la pharmacie et se faire vacciner par un médecin, un infirmier ou une sage-femme.

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